Zurich (awp) - Alors que doit se tenir ce lundi l'assemblée générale extraordinaire au cours de laquelle les actionnaires de Schmolz+Bickenbach (S+B) seront appelés à se prononcer sur une augmentation de capital destinée à renflouer les comptes de l'entreprise, Liwet a manifesté sa disposition à injecter "autant de liquidités que nécessaire pour (sa) survie".

Dans une lettre ouverte adressée au milliardaire Martin Haefner - l'autre actionnaire de référence de l'aciériste lucernois, à la tête de l'importateur automobile Amag - Liwet estime qu'il est encore temps de trouver une "solution positive pour S+B dans l'intérêt de tous les actionnaires, et pas un en particulier".

La solution visée doit garantir "un traitement égal de tous les actionnaires, comme cela est prescrit par la loi", souligne la société d'investissement liée à l'entrepreneur russe Viktor Vekselberg, qui reproche à M. Haefner de vouloir dicter ses conditions aux propriétaires des 82,5% qu'il ne détient pas dans S+B.

Liwet insiste également sur le fait que l'augmentation de capital ne doit pas résulter en un changement de gouvernance, sans quoi "les fonds nécessaires au soutien de l'entreprise ne seront pas utilisés pour des besoins opérationnels, mais plutôt pour racheter immédiatement des obligations n'arrivant à échéance qu'en 2022".

Manque de transparence

Le véhicule d'investissement de M. Vekselberg regrette "ne pas avoir reçu à ce jour d'explication transparente" de la part de la direction ou du conseil d'administration de S+B sur l'ampleur effective du besoin de liquidités.

Se référant à une téléconférence d'analystes en date du 21 novembre, Liwet affirme que le directeur financier (CFO) de S+B, Matthias Wellhausen, avait articulé un montant de "seulement 100 à 150 millions d'euros" pour maintenir l'entreprise à flot.

La société reproche aux dirigeants de S+B de n'avoir "jamais présenté de plan de restructuration digne de ce nom", citant parmi les solutions possibles l'optimisation des processus opérationnels, des prêts aux actionnaires, la réduction des stocks ou encore la cession d'actifs non stratégiques.

Rappelant les propos tenus par M. Haefner le 26 novembre dans Finanz und Wirtschaft laissant entendre qu'un refus de l'augmentation de capital équivaudrait au dépôt de bilan de l'entreprise - et leur incidence directe sur le cours de l'action S+B - Liwet accuse le propriétaire d'Amag de "prendre en otage" actionnaires et régulateurs.

"Plus vous décrivez de manière dramatique la situation de S+B, plus la prise de contrôle sera favorisée" au détriment des autres actionnaires, insiste la société d'investissement.

Tout en invitant M. Haefner "ou tout autre actionnaire" à augmenter sa participation jusqu'à 33%, Liwet a réaffirmé sa disposition à "injecter le montant réellement nécessaire à garantir l'existence de l'entreprise et rechercher une solution viable afin de maintenir 10'000 emplois".

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