Zurich (awp) - L'aciériste Schmolz + Bickenbach (S+B) est plongé dans une crise existentielle et a un urgent besoin de capitaux frais. Un rejet de l'augmentation de capital signifierait le passage devant le juge des faillites dès le lendemain, a averti Martin Haefner, un actionnaire de référence du groupe lucernois, dans un entretien avec Finanz und Wirtschaft.

La Commission des reprises (Copa) a placé un nouvel obstacle devant le redressement de l'entreprise. M. Haefner s'était engagé à injecter jusqu'à 325 millions de francs suisses dans le groupe, à condition qu'il puisse porter sa participation à au moins 37,5%. Or, la Copa a refusé de libérer l'actionnaire de faire, le cas échéant, une offre de rachat aux autres actionnaires.

Les deux autres gros actionnaires du groupe sont la société de participations Liwet, contrôlée par Viktor Vekselberg et la société de participations des familles héritières. Selon M. Haefner, cette constellation de gros actionnaires ne fonctionne pas, car les intérêts sont trop divergents.

Les deux actionnaires en question n'ont pas clairement approuvé le projet d'augmentation de capital et n'ont pas non plus fait savoir ce qu'ils voteraient lors de l'assemblée générale extraordinaire du 2 décembre prochain. Dans ces conditions, M. Haefner n'est pas prêt à investir à nouveau dans l'entreprise.

Selon M. Haefner, il n'est pas question de retirer Schmolz+Bickenbach de la Bourse, pour des raisons techniques mais aussi parce que l'accès au marché des capitaux est important pour la croissance future. En tant qu'actionnaire contrôlant la société, M. Haefner voudrait créer une base solide pour assurer l'avenir. Il n'exclut pas des coopérations.

Mardi matin, l'association Swissmem a affiché son soutien à Schmolz+Bickenbach. L'aciériste a recouru la veille auprès de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés (Finma) contre la décision de la Copa.

La faîtière de l'industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) a souligné que le groupe lucernois "lutte actuellement pour son existence" et qu'à ce titre "il est impératif que cette règle d'exception soit appliquée" afin de préserver les quelque 800 emplois que compte l'entreprise en Suisse.

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