Zurich (awp) - L'aciériste Schmolz+Bickenbach a subi de plein fouet le ralentissement de la demande depuis le début d'année, surtout dans le secteur automobile. Le groupe, qui a enregistré une perte nette conséquente au deuxième trimestre, compte se maintenir grâce à la régulation du niveau des stocks et à la poursuite de l'intégration de ses dernières acquisitions.

Schmolz+Bickenbach a terminé le deuxième trimestre avec une perte nette de 13,6 millions d'euros (environ 14,9 millions de francs suisses), selon les chiffres publiés mercredi. "Nous vivons une période de faible visibilité en raison des conflits commerciaux et les incertitudes politiques, ce qui est inhabituel," a déclaré Clemens Iller, directeur général du groupe lucernois, lors d'une conférence téléphonique.

Mi-juillet, l'entreprise avait averti le marché d'une baisse de moitié à venir de ses indicateurs de rentabilité. Le résultat opérationnel brut (Ebitda) ajusté a été divisé par deux (-52,3%), en comparaison annuelle, à 40,5 millions d'euros. La marge Ebitda afférente s'est établie à 5% contre 9,3% l'année précédente sur la même période. Le résultat opérationnel (Ebit) s'est également érodé de manière conséquente de 65,8% à 28 millions d'euros.

Le volume des ventes au deuxième trimestre s'est affaissé de 16,2% à 486 kilotonnes, en raison d'une baisse de 20% du volume des ventes d'acier de qualité et de construction. La faiblesse de la demande dans le secteur automobile a eu un impact significatif.

La production d'acier brut a reculé de 22,2% à 506 kilotonnes pour tenir compte de la baisse de la demande et du niveau des stocks. Malgré une hausse des prix de vente moyen de la tonne d'acier, le chiffre d'affaires a reculé de 11,1% à 807,6 millions.

Réduction des stocks chez les clients

Fin juin, le carnet de commandes s'était contracté de 29,7% à 480 kilotonnes en raison d'une demande globale plus faible. "Le processus de réduction des stocks chez les clients devrait bientôt s'achever", a souligné le dirigeant de l'entreprise, qui s'attend à une reprise des commandes.

La dette nette a été réduite, passant de 752 millions d'euros à 709 millions à la fin mars. "Nous examinons toutes les mesures visant à renforcer le bilan", a déclaré Matthias Wellhausen, directeur financier. Les analystes d'UBS et de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) ont souligné la bonne gestion du fonds de roulement net de l'aciériste, au vu du solde positif du flux de trésorerie disponible, consécutif à la baisse des stocks.

L'intégration du français Ascometal, racheté en janvier 2018, se déroule "dans les temps", selon Clemens Iller. La fermeture du laminoir du site des Dunes (Nord de la France) a même été avancée. "Des accords ont déjà été conclus avec les syndicats, et nous envisageons le terme de la procédure d'ici au deuxième trimestre de 2020."

Par ailleurs, les plans de modernisation concernant l'aciérie d'Hagondange (Moselle) sont en cours. "Ces projets sont toutefois à plus long terme." L'accent a également été mis sur la mise en oeuvre du plan de redressement de Finkl Steel aux Etats-Unis.

"Nous ne prévoyons pas de reprise généralisée avant la fin de l'année", a conclu Clemens Iller. Dans ces conditions, l'aciériste prévoit un Ebitda ajusté entre 130 et 170 millions d'euros pour l'ensemble de l'année.

Les marchés ne prenaient pas ombrage des résultats trimestriels en net recul. Vers 13h35, le titre gagnait 2,1% à 0,32 franc, dans un SPI en progression de 0,83%.

maj/op