Zurich (awp) - Le sidérurgiste Schmolz+Bickenbach n'a jusqu'ici pas ressenti d'effet négatif comme conséquence de la hausse drastique des taxes à l'importation mises en place par le gouvernement américain. C'est ce qu'affirme son directeur général (CEO) Clemens Iller dans une interview parue mardi sur le site de Finanz und Wirtschaft.

Sur l'ensemble des recettes du groupe, seuls 3% réalisés au pays de l'Oncle Sam sont concernés par ces mesures. "Nous avons expliqué à nos clients américains que nous ne prenions pas ces taxes à notre charge, mais les répercutions sur nos prix", a affirmé M. Iller. Environ la moitié des clients a accepté, alors que pour l'autre "nous vendrons simplement les volumes ailleurs", a poursuivi le CEO.

Il se montre toutefois convaincu que des effets vont se faire sentir tôt ou tard, au vu de la manière dont la situation se détériore. On peut déjà observer aujourd'hui que les prix de l'acier laminé ont explosé aux Etats-Unis et évoluent désormais à des niveaux très élevés au niveau mondial. Aux dires de M. Iller, d'importants producteurs américains ont profité de la situation pour augmenter leur prix de jusqu'à un quart. Cela ne concerne pas l'acier long dans lequel est spécialisé l'aciériste lucernois.

Le patron de Schmolz+Bickenbach ne voit pour l'heure pas de raison de s'inquiéter. "Si je considère par exemple notre base de clientèle dans le secteur pétrolier et gazier, la situation s'améliore constamment", fait-il remarquer, alors que dans l'industrie automobile, le redouté "effet diesel" n'a jusqu'ici pas été ressenti.

"Au contraire, dans les premières discussions avec les clients pour l'année 2019, certains nous ont même demandé des volumes plus importants qu'en 2018", a-t-il assuré, soulignant que le troisième débouché, l'industrie des machines, avait actuellement également le vent en poupe.

Se refusant à fournir des détails sur la marche des affaires au deuxième trimestre, il a tout de même laissé entendre que celui-ci s'est déroulé aussi bien que le premier. Lors des résultats du premier partiel, le patron avait indiqué s'attendre pour 2018 à un excédent brut d'exploitation (Ebitda) dans le haut de la fourchette de 200-230 millions d'euros visée.

La publication des résultats au deuxième trimestre est prévue pour le 8 août.

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