Berne (awp) - La Banque nationale suisse (BNS) s'attend à un impact sérieux de la pandémie du coronavirus sur l'économie helvétique. Le produit intérieur brut (PIB) devrait reculer d'environ 6% cette année, selon les indications fournies jeudi. En mars, l'institut d'émission tablait encore sur une évolution qui "risque d'être négative".

La croissance en Suisse ne retrouvera pas rapidement ses niveaux d'avant-crise, même avec les mesures d'assouplissement entrées en vigueur à la mi-mai, affirme la BNS dans un communiqué. La reprise ne sera que partielle et les conséquences sur le PIB seront sévères en 2020, une crise inégalée depuis le choc pétrolier des années 1970.

La plupart des pays présentent un niveau d'activité de 65 à 80% par rapport à la normale, a constaté le banquier central. Le deuxième trimestre devrait être encore pire que le premier, alors que le taux de chômage prend l'ascenseur dans de nombreuses régions du globe. En Europe, la situation est moins grave qu'ailleurs grâce aux mesures de chômage partiel.

"Les répercussions de la récession devraient peser un certain temps sur la demande extérieure, les investissements et la consommation", a précisé Thomas Jordan, président la BNS, devant la presse, selon le texte de son discours. Le semi-confinement et les fermetures ordonnés par le Conseil fédéral en mars ont causé un ralentissement conjoncturel de très grande ampleur.

Au premier trimestre, le PIB suisse a affiché un repli de 2,6% en comparaison trimestrielle. Pour M. Jordan, le pays va au devant d'une "récession marquée". Il faudra attendre l'année prochaine pour que la reprise déploie ses effets sous nos latitudes, avec un retour à une croissance "nettement positive".

Un phénomène de déflation est attendu cette année (-0,7%) et la prochaine (-0,2%) en raison de l'évolution négative de l'économie suisse et la baisse des cours du pétrole, a affirmé M. Jordan. L'année 2022 marquera le retour à un timide renchérissement (+0,2%).

La BNS avertit toutefois que ces prévisions sont à prendre avec encore plus de précautions que d'habitude, puisque les incertitudes liées à la pandémie du Covid-19 sont nombreuses.

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