Zurich (awp) - La Banque nationale suisse (BNS) a révisé à la baisse ses prévisions d'inflation pour 2019 et 2020. Les attentes en matière de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour cette année sont en revanche maintenues inchangées à 1,5%.

Dans la dernière livrée trimestrielle de ses prévisions, publiée jeudi, l'institut d'émission table désormais sur une inflation de 0,3% en 2019. En décembre, elle anticipait encore une accélération des prix 0,5%. Pour 2020, les anticipations se fixent désormais à 0,6%, alors qu'elles se situaient à 1% il y a trois mois.

La raison principale de ces révisions est liée aux perspectives de croissance et d'inflation à l'étranger. Celles-ci se sont affaiblies, entraînant dans la foulée un abaissement des anticipations sur l'évolution des taux directeurs dans les principales zones monétaires, écrit la BNS. Ces derniers mois, l'activité économique mondiale a subi un ralentissement plus marqué que prévu.

Pour 2021, l'institut d'émission prévoit à nouveau une inflation plus forte (1,2%). La prévision conditionnelle repose sur l'hypothèse d'un taux Libor à trois mois maintenu à un niveau constant de -0,75% pendant les trois prochaines années.

Traditionnellement, la BNS assimile la stabilité des prix à une hausse annuelle inférieure à 2% des prix à la consommation.

Cap maintenu pour le PIB

Concernant ses prévisions de croissance, l'institut d'émission relève que les indicateurs conjoncturels traduisent une dynamique "modérément positive". Après avoir stagné au 2e semestre 2018, la hausse du PIB devrait à nouveau un peu s'accélérer. Pour 2019, la BNS continue donc à tabler sur une progression de 1,5%. En 2018, la croissance a atteint 2,5%.

A titre de comparaison, la prévision 2019 de la BNS est identique à celle de Credit Suisse (1,5% également) mais sensiblement supérieure à celles d'UBS (0,9%) et du Seco (1,1%).

La BNS observe par ailleurs la persistance de déséquilibres sur les marchés hypothécaire et immobilier. Tant les prêts que les prix des maisons individuelles et des appartements en propriété par étage ont continué d'afficher une hausse modérée au cours des derniers trimestres, alors que les prix des immeubles locatifs résidentiels ont légèrement baissé. Les tarifs sont toutefois exposés à un risque de correction, du fait de leur forte progression au cours des dernières années et du nombre croissant de logements vacants.

L'institut d'émission "observe attentivement" la situation et examine régulièrement s'il y a lieu d'adapter le volant anticyclique de fonds propres, conclut le rapport.

op/al