Berne (awp) - Grâce à une politique monétaire expansive, la Suisse a bien résisté à la crise financière qui a secoué le monde ces 12 dernières années, a estimé Jean Studer, président du conseil de banque de la Banque nationale suisse (BNS).

Les interventions sur le marché du change, nécessaires pour protéger le franc d'une appréciation trop importante par rapport à l'euro, ont cependant fait gonfler le bilan de l'institut d'émission.

"Fin 2011, soit peu avant le début de ma présidence, la somme du bilan s'inscrivait à 346,1 milliards de francs suisses. Fin 2018, elle atteignait 817,1 milliards. Elle a donc plus que doublé ces sept dernières années", a constaté M. Studer, selon le texte de son discours prononcé vendredi à l'assemblée générale de la BNS.

M. Studer assume depuis 2012 la présidence du conseil de banque où il siège depuis 2007. Il quittera cette fonction le 30 avril et sera remplacé par la conseillère d'Etat en charge des finances grisonnes Barbara Janom Steiner. Jean Studer rejoint quant à lui début juillet la présidence de la Banque cantonale neuchâteloise (BCN).

L'accroissement important du bilan "montre qu'en Suisse, la résolution de la crise s'est en très grande partie déroulée par le biais de la politique monétaire. Le recours à ces instruments a porté ses fruits, puisque la Suisse a mieux résisté à la crise que la plupart des autres pays", a détaillé M. Studer. L'expansion du bilan a cependant nécessité un renforcement des fonds propres, afin d'absorber d'éventuelles pertes.

Face aux critiques récurrentes sur la hausse du bilan, M. Studer a insisté sur le fait que la BNS ne pouvait remplir son mandat "que si son indépendance en matière de politique monétaire est entièrement garantie. Une banque centrale gagnée par la sphère politique ne serait plus en mesure d'exercer son mandat dans l'intérêt général du pays".

al/op