L'investisseur activiste CIAM, qui s’était plaint du refus manifesté par Scor à l’offre de rachat de l’assureur mutualiste Covéa, demande la dissociation des fonctions de Président et de Directeur général du réassureur, actuellement détenues par Denis Kessler. En Bourse, cette offensive permet à l’action Scor (+0,39% à 38,37 euros) d’échapper à la baisse.

CIAM, qui détient moins de 1% du capital du groupe, a ainsi déposé une résolution en ce sens en vue de l'Assemblée générale de Scor du 26 avril. Il ne demande pas que Denis Kessler quitte son poste de Directeur général, mais qu'il abandonne son poste d'administrateur, lui reprochant d'être un " PDG omniprésent " et " trop occupé " en dehors de Scor.  Il ajoute que la séparation des rôles de président et de DG " est largement reconnue comme exemplaire en matière de corporate gouvernance " car le cumul des deux rôles donne notamment trop de pouvoir à une seule personne. L'investisseur souligne aussi qu'à 67 ans, Denis Kessler n'a jamais présenté de plan de succession.

CIAM recommande de nommer l'un des administrateurs indépendants existants au poste de président. Le fonds estime que Kory Sorenson ou Bruno Pfister sont " hautement qualifiés " pour diriger le conseil d'administration de Scor, mettant en avant leur profil international, Scor réalisant plus de 62% de son activité en dehors de France.

Kory Sorenson, actuellement administrateur de différentes grandes entreprises, est britannique tandis que Bruno Pfister, Président du Conseil d'administration de Rothschild & Co Bank AG, est Suisse.

L'investisseur activiste estime par ailleurs que le conseil d'administration de réassureur n'est pas suffisamment indépendant. Selon lui, seuls Vanessa Marquette, Bruno Pfister, Kory Sorenson et Zhen Wang le sont réellement. Il en veut pour preuve le traitement de l'offre d'achat de Covéa ; aucun comité n'ayant été mis en place pour évaluer la candidature.

Au-delà du dépôt de sa résolution propre, CIAM appelle les actionnaires à ne soutenir ni le renouvellement d'Augustin de Romanet en tant qu'administrateur référent, ni les résolutions portant sur les rémunérations de Denis Kessler. L'investisseur considère qu'Augustin de Romanet est trop proche de Denis Kessler pour être indépendant et que le PDG d'ADP occupe trop de postes.

S'agissant des émoluments de Denis Kessler, l'investisseur activiste juge qu'ils ne sont pas justifiés par rapport aux autres sociétés comparables. Il indique que celui-ci a été rémunéré 8,956 millions en moyenne au cours des trois dernières années, soit plus que ses confrères de Swiss Re, Munich Re, Hannover Re, dont les capitalisations boursières sont pourtant plus élevées.