(Actualisé avec réaction de Ciam)

PARIS, 5 février (Reuters) - Le PDG de Scor Denis Kessler a répliqué mardi sur un ton menaçant à un courrier reçu fin janvier de la part du fonds activiste Ciam, qui l'accusait d'avoir rejeté pour des motifs personnels un projet de rapprochement proposé par le groupe mutualiste Covéa.

Dans ce courrier adressé à Denis Kessler, Catherine Berjal, présidente de Ciam, écrivait que sa "stratégie judiciaire très agressive à l'encontre de Covéa lui laissait penser, qu'elle procéd d'une volonté de protéger mandat social, et intérêts personnels, au détriment des actionnaires de Scor".

Dans son courrier en retour, Denis Kessler juge que ces propos de la présidente de Ciam ne "sont fondés sur aucune réalité", ajoutant qu'ils deviendraient, si elle persistait à les relayer, "diffamatoires".

Le PDG de Scor demande également à Ciam de clarifier ses liens avec Covéa, ajoutant par ailleurs qu'un plan stratégique du groupe de réassurance sera communiqué prochainement aux investisseurs.

"Je ne connais pas Covéa, je ne connais pas monsieur Derez. Nous n’avons aucun mandat et n’avons aucune promesse de mandat", a déclaré à Reuters Catherine Berjal, présidente et cofondatrice de Ciam, en référence au PDG du groupe mutualiste Thierry Derez. "Nous sommes juste de gros actionnaires comme un autre et nous sommes des actionnaires mécontents de ce qui se passe et de l’attitude de monsieur Kessler."

Covéa a annoncé le 29 janvier qu'il renonçait à prendre le contrôle de Scor, ce qui a fait dévisser ce jour là le titre de 11,4% pour terminer à 36,48 euros, un cours qui efface tous les gains enregistrés depuis la révélation le 4 septembre de l'offre de l'assureur (GMF, MAAF et MMA).

Le jour même de l'annonce de ce rejet, Scor a annoncé sa volonté d'engager des actions pénales contre Covéa, son principal actionnaire avec une part de 8,22%, coupable à ses yeux d'avoir annoncé en pleine séance de Bourse l'abandon de son projet de rachat, accusations rejetées le lendemain par Covéa.

(Jean-Michel Bélot et Matthieu Protard, édité par Bertrand Boucey)