PARIS, 24 septembre (Reuters) - La direction de Scor , qui a rejeté début septembre une offre de rachat de Covéa, assure avoir examiné la proposition de l'assureur coopératif avec "la plus grande diligence", rejetant les reproches formulés par le fonds activiste Ciam.

Dans un courrier adressé vendredi à Ciam et dont Reuters a obtenu une copie, Denis Kessler, le PDG du groupe de réassurance, explique que le conseil d'administration a examiné "en détail" l'offre de Covéa et qu'il a notamment bénéficié des conseils des banques BNP Paribas et Citi et des deux cabinets d'avocats Skadden et Gibson Dunn.

"Je peux donc vous assurer pleinement que le conseil d'administration de Scor SE a porté la plus grande attention à la proposition de Covéa", lit-on dans la lettre de Denis Kessler.

"Les intérêts des actionnaires ont été au coeur de sa décision."

La semaine dernière, dans un courrier adressé au PDG de Scor, le fonds Ciam s'interrogeait sur la rapidité à laquelle est intervenu le rejet de l'offre par le groupe de réassurance, denonçant la "légèreté" de cette décision.

Scor estime de son côté que les "accusations" du fonds Ciam sont "infondées, mensongères et fallacieuses".

Contactée par Reuters, Catherine Berjal, co-fondatrice du fonds, n'a pas souhaité réagir dans l'immédiat mais a fait savoir qu'elle répondrait au courrier de Denis Kessler dans les prochains jours.

"Je réserve ma réponse", a-t-elle déclaré.

Covéa, qui est le premier actionnaire de Scor avec 8,5% du capital, a proposé fin août de prendre le contrôle de Scor au prix de 43 euros par action. Mais Scor a considéré que ce prix ne réflétait ni la valeur intrinsèque ni la valeur stratégique du groupe de réassurance.

A Paris, l'action Scor a clôturé lundi à 39,58 euros, conférant au groupe français une capitalisation boursière de 7,52 milliards d'euros. Le titre affiche un gain de 17,99% depuis janvier.

"Nous l'avons étudié avec beaucoup de soin avec l'aide des deux banques qui nous ont conseillés", explique encore Denis Kessler.

En dépit du rejet de son offre, Covéa a réaffirmé début septembre son intérêt pour une prise de contrôle "amicale" de Scor.

Présent au capital de Scor depuis 2003, l'assureur coopératif, qui regroupe la MMA, la MAAF et la GMF, s'est renforcé en avril 2016 en reprenant les parts acquises l'année précédente par le japonais Sompo.

(Matthieu Protard, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : SOMPO Holdings Inc, BNP Paribas, Citigroup, Scor SE