L'énergéticien Scottish and Southern Energy ne donnera pas suite au projet de rapprochement de sa branche de distribution avec Npower, la filiale britannique d'Innogy, a-t-il fait savoir ce matin. Le conseil d'administration a estimé que l'opération, qui aurait créé le numéro deux du secteur outre-Manche, n'est pas dans le meilleur intérêt des actionnaires et des clients, selon la formule consacrée. La transaction avait déjà du plomb dans l'aile depuis que SSE avait indiqué qu'elle serait repoussée au-delà du début de l'année 2019. Les deux entreprises, qui avaient prévu de faire coter en bourse la nouvelle entité, ne sont pas parvenues à se mettre d'accord sur les termes amendés d'un mariage après que le régulateur britannique eut annoncé de nouvelles règles du jeu pour le plafonnement des prix de l'énergie.  
 
 
Parts de marché des six principaux fournisseurs d'énergie britanniques (Source Ofgem)
 
Une opération reste envisagée, sans Innogy
 
Le groupe britannique rouvre toutes les options pour l'avenir de SSE Energy Services, la cotation restant un scénario envisageable. Un échec de l'opération ne prend pas totalement le marché par surprise, car l'annonce de nouvelles négociations sur les termes du rapprochement, au début du mois de novembre, avait déjà mis la puce à l'oreille des investisseurs. Les analystes ont toutefois une lecture négative de cet échec. D'abord parce que c'est un signe de plus de la fragilité des perspectives du marché énergétique britannique, ensuite parce que la transaction aurait réduit de 6 à 5 le nombre de fournisseurs majeurs du secteur. Cependant, "pas d'accord du tout est préférable à un mauvais accord", explique Ahmad Farman, qui suit le secteur chez Jefferies et qui conserve une recommandation à l'achat et un objectif de 1 370 GBp sur SSE. "Les craintes sur une opération complexe et potentiellement destructrice de valeur avec Npower ont pesé sur l'action dernièrement, et je pense que les informations du jour pourraient relancer le titre", ajoute-t-il.