Trois fournisseurs ont dit à Reuters que Sears n'avait pas honoré ses échéances au cours des dernières semaines, mais ils n'ont pas été mesure de préciser l'ampleur de ce problème de paiements.

Les fournisseurs pourraient décider de ne pas livrer Sears s'ils craignent de ne pas être payés, ce qui achèverait de mettre le groupe à terre, surtout à l'approche de la période des fêtes de fin d'année.

Interrogé au sujet de ses fournisseurs, qui ne récupèrent généralement pas grand-chose dans le cas d'une faillite d'un de leurs clients, Sears s'est refusé à tout commentaire.

Des sources ont par ailleurs déclaré que le groupe éprouvait des difficultés à obtenir les financements nécessaires pour sa mise en faillite.

Sears pourrait se placer dès dimanche sous la protection du Chapitre 11, la loi américaine sur les faillites, et il faudra que le distributeur ait d'ici là les garanties en matière de financement sinon il n'échappera pas à la liquidation, ont poursuivi les sources, ajoutant qu'il n'était pas sûr à ce stade qu'il y parvienne.

En cas de faillite de Sears, un bon achalandage des rayons de ses magasins pourrait être un facteur clef pour que le groupe évite la liquidation. Car aussi bien les fournisseurs que les créanciers du distributeur examineront ses performances commerciales pendant la période de sfêtes pour décider si cela vaut la peine ou non de continuer à soutenir le groupe.

L'ACTION PASSE DE 100 DOLLARS À 0,40 DOLLAR EN 12 ANS

Vers 16h30 GMT, le titre Sears plongeait de 16,75% à 0,41 dollar après avoir déjà chuté de 16,8% mercredi après que des sources ont dit que la faillite pouvait intervenir dès vendredi.

Cela porte à près de 90% le recul cette année de la valeur, qui valait encore plus de 100 dollars il y a une douzaine d'années.

Sears, l'acteur dominant du secteur de la distribution dans les années 1960, proposait jadis quantité d'articles allant des jouets aux pièces détachées automobiles, en passant par la vente par correspondance. Le groupe était présent dans presque tous les grands centres commerciaux aux Etats-Unis.

Mais depuis dix ans, il souffre de la concurrence d'Amazon et d'autres distributeurs, faute de s'être spécialisé.

D'autres sources ont dit qu'Eddie Lampert, PDG de Sears et l'un des principaux actionnaires du groupe, envisageait de faire une offre sur certains des actifs du distributeur une fois qu'il sera mis en faillite.

De ce fait, Sears pourrait éviter une liquidation pure et simple mais se verrait contraint de traverser le processus de mise en faillite en étant privé de certains actifs clef.

En septembre, Eddie Lampert avait déjà proposé une série de mesures destinées à éviter la faillite du distributeur alors que le groupe doit faire face à une pénurie de liquidités et à des échéances de remboursement de dette.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Mike Spector et Jessica DiNapoli

Valeurs citées dans l'article : Sears Holdings Corp, Amazon.com