LONDRES, 9 juin (Reuters) - La compagnie d'eau britannique Severn Trent pourrait être fixée sur son avenir immédiat cette semaine après avoir rejeté vendredi soir une proposition d'OPA de 5,3 milliards de livres (6,2 milliards d'euros).

Le consortium LongRiver - composé d'un fonds souverain koweïtien, d'un fonds de pension britannique et d'un fonds de pension canadien - a relevé vendredi son offre à 2.200 pence par action en numéraire.

Mais cette troisième approche n'a pas eu plus de succès que les précédentes, Severn Trent l'ayant rejetée dans la soirée en affirmant qu'elle sous-évalue son potentiel à long terme.

En vertu de la réglementation britannique en matière d'OPA, le consortium a jusqu'à mardi 11 juin pour déposer une offre formelle ou renoncer définitivement.

Selon le Sunday Times, le consortium évalue la situation et pourrait revenir à la charge lundi. Le Sunday Telegraph, de son côté, croit savoir que le prétendant est tout près d'arrêter les frais, ayant très mal pris le fait d'être éconduit aussi rapidement vendredi.

Le consortium comprend, outre un fonds koweïtien, le fonds de pension britannique Universities Superannuation Scheme et le canadien Borealis Infrastructure, qui fait partie du fonds de pension de l'Ontario OMERS.

Les différents partenaires n'ont pas souhaité s'exprimer durant le week-end.

Severn Trent compte 7,7 millions de clients, principalement dans le centre et l'ouest de l'Angleterre ainsi qu'au Pays de Galles.

Les spécialistes britanniques de la distribution et du traitement de l'eau suscitent l'intérêt des investisseurs financiers en raison de la régularité de leurs flux de trésorerie et d'un environnement réglementaire jugé favorable. Sept des dix compagnies d'eau du pays sont aux mains d'investisseurs privés, seuls Pennon Group, United Utilities et Severn Trent étant encore cotés en Bourse.

La précédente offre du consortium, à 2.125 pence, datait du 3 juin et faisait suite à une première approche en date du 14 mai. (voir ).

L'action Severn Trent, qui se traitait autour de 1.800 pence avant la première approche, a atteint un record à 2.200 pence pendant la séance de vendredi mais a clôturé en-deçà à 2.070 pence, reflétant la crainte que l'offre ne se matérialise pas. (Rosalba O'Brien, Véronique Tison pour le service français)