Zurich (awp) - La lutte de pouvoir au sein de la société de télémédecine SHL a connu un verdict défavorable au pôle des gros investisseurs chinois. Le Tribunal administratif fédéral (TAF) à St-Gall a confirmé la décision de la Finma de rejeter deux plaintes des actionnaires concernés.

Ces actionnaires - l'entrepreneure Mengke Cai d'un côté, ainsi que l'investisseuse de Hong Kong Kun Shen, Xian Xu Himalaya (Cayman Islands) TMT Fund et Himalaya Asset Management - s'étaient opposés à la suspension de droits de vote ainsi qu'à la décision de la Commission des reprises (Copa) de ne pas prolonger le délai de publication de leur offre publique de rachat de la société.

Le verdict de la Copa a d'abord été confirmé par le gendarme financier helvétique (Finma) puis par la décision du TAF, annonce lundi SHL, société israélienne cotée à la Bourse suisse. Les dispositions contestées par le groupe d'actionnaires ont donc force de loi.

Les origines du litige remontent à l'été 2016. Mengke Cai avait acquis d'un seul coup 29,9% des parts de SHL, puis Kun Shen avait suivi en prenant 23,5%, avant de monter à plus de 25%. Ces deux personnes s'étaient rapidement vu reprocher d'agir de concert, en tant que "groupe". Elles auraient dû à ce titre soumettre une offre de reprise aux autres actionnaires, en bonne et due forme.

La Copa l'avait rapidement perçu ainsi puisqu'elle a enjoint en janvier 2018 ces actionnaires d'Extrême-Orient, respectivement leurs fonds d'investissement, de soumettre une offre de rachat dans un délai de deux mois. Le délai a été prolongé deux fois, en vain, et finalement la Copa a décidé la suspension des droits de vote, empêchant donc la prise de contrôle par les actionnaires chinois.

La famille fondatrice israélienne Alroy a marqué son emprise en février dernier lors de l'assemblée générale extraordinaire. Les actionnaires ont accepté toutes les propositions du conseil d'administration. Ils ont notamment voté une modification des statuts qui prévoit que tout actionnaire qui détient 5% ou plus des actions ou des droits de vote et tout membre du conseil d'administration doivent avoir une adresse en Israël pour réception de documents. Les représentants des investisseurs chinois avaient préalablement été éjectés du conseil d'administration.

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