Selon des sources proches du dossier, la Commission européenne pourrait bloquer le projet parce qu'elle juge insuffisantes les propositions des deux groupes pour assurer le maintien d'une concurrence satisfaisante.

"Margrethe Vestager est une commissaire remarquable, qui a apporté la preuve de son courage en imposant des amendes très significatives à de très grandes entreprises comme les géants du digital", déclare Bruno Le Maire à l'hebdomadaire.

"Je la verrai à nouveau demain (lundi) matin pour discuter de la politique de concurrence et redire à quel point la France est attachée à cette fusion", ajoute-t-il.

Pour le ministre, "les conditions sont remplies pour que cette fusion soit réussie".

Bruno Le Maire dit partager cette vision d'un champion franco-allemand du ferroviaire avec son homologue de Berlin, Peter Altmaier.

"La révolution géopolitique en cours se traduit par l’émergence de champions industriels que personne n’avait vu venir. Dans le ferroviaire, c’est le cas avec le géant chinois CRRC qui dispose d’un marché intérieur gigantesque", souligne-t-il. "Il faut adapter nos règles de la concurrence du XXe  siècle à la réalité industrielle du XXIe siècle."

Bruno Le Maire réitère ce qui est la position française dans ce dossier : "Refuser la fusion entre Alstom et Siemens serait une erreur économique et une faute politique."

Il estime que cette fusion est non seulement dans l’intérêt de la France et de l’Allemagne mais aussi de l’Europe. "Je veux avoir confiance dans le sens de l’intérêt général européen de la Commission européenne", conclut-il.

(Emmanuel Jarry, édité par Danielle Rouquié)

Valeurs citées dans l'article : Alstom, Siemens