Siemens a annoncé la semaine dernière qu'il comptait supprimer quelque 6.900 emplois - soit près de 2% de ses effectifs - dans ses divisions prestataires de services pour les secteurs de l'électricité, du pétrole et du gaz, qui souffrent de la rapide croissance du secteur des énergies renouvelables.

Ces annonces surviennent dans un contexte politique tendu, alors que la chancelière Angela Merkel n'est pas parvenue pour l'heure à former une coalition gouvernementale avec les libéraux du FDP et les écologistes.

"(Cette restructuration) pourrait avoir des conséquences pour tout le groupe", a déclaré à Reuters Jürgen Kerner, trésorier du puissant syndicat allemand et membre du conseil de surveillance de Siemens.

Il se trouvait à Berlin où quelque 2.500 employés manifestaient après une réunion du comité d'entreprise convoquée par la directrice des ressources humaines Janina Kugel.

"Si une nouvelle culture voit le jour à Siemens, nous somme assez préparés à faire trainer les choses. Siemens ferait bien d'y faire attention".

Traditionnellement, Siemens associe dès le départ les syndicats à ses projets de réduction des effectifs; mais ces derniers assurent que cela n'a pas été le cas cette fois-ci.

Ce plan de restructuration a suscité les critiques du gouvernement. Ce dernier redoute qu'il ne renforce l'extrême-droite dans l'ex-Allemagne de l'Est où deux fermetures d'usines sont prévues.

Martin Schulz, le patron des sociaux-démocrates (SPD), parti historiquement proche d'IG Metall, a déclaré aux salariés de Siemens qu'il jugeait les décisions de la direction "antisociales".

De son côté, la directrice des ressources humaines Janina Kugel a dit comprendre les manifestants mais a prôné le dialogue.

"Les manifestations sont toujours l'expression de colères et de frustrations", a-t-elle dit ans une interview à Reuters Television et à d'autres chaînes de télévision. "Nous ne pouvons proposer des solutions qu'à travers le dialogue."

Les analystes financiers ont en revanche bien accueilli cette compression des effectifs, les jugeant indispensables pour permettre au groupe de se concentrer sur ses activités susceptibles d'être bénéficiaires à l'avenir.

(Gernot Heller et Georgina Prodhan; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)