Le plan "Vision 2020+" prévoit de regrouper les cinq divisions industrielles du groupe en trois entités opérationnelles et vise à augmenter le taux de croissance et les marges bénéficiaires de 2% à un horizon trois à cinq ans.

Siemens vise désormais une marge opérationnelle à l'échelle du groupe comprise entre 11% et 15%.

Les trois nouvelles entités seront baptisées "gas and power" (gaz et énergie), "smart infrastructure" (infrastructures intelligentes) et "digital industries" (industries numériques).

"Notre ambition est de créer un groupe non seulement prospère aujourd'hui, mais également bien préparé à la décennie à venir", a déclaré le président du directoire Joe Kaeser, qui doit quitter ses fonctions en 2021.

"Nous allons passer d'un système unique à un système axé sur les objectifs et les marchés, capables de créer et de s'adapter facilement aux perturbations et à la consolidation (du secteur)", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Munich.

Sous la houlette de Joe Kaeser, le groupe a scindé ses activités dans l'éolien et dans le ferroviaire en formant de coentreprises et a introduit en Bourse sa filiale d'équipements médicaux Healthineers.

Joe Kaeser a précisé que Siemens ne projetait pas d'introduire en Bourse l'une des trois nouvelles entités.

Vers 11h30 GMT, l'action Siemens cède 4,24% à 114,74 euros, sous-performant nettement l'indice Dax en repli de -1,54% et accusant la plus forte baisse de l'indice Stoxx 50.

Les analystes se demandent si les mesures prises pour augmenter la rentabilité de deux points de pourcentage par rapport à l'objectif actuel de 11 à 12%, sont suffisamment ambitieuses.

"Contrairement à nos attentes, la présentation du plan "Vision 2020+" ne comprend pas de programme de restructuration spécifique des frais généraux", écrivent dans une note les analystes de Baader Bank, qui restent à l'achat sur le titre.

CHANGEMENTS À LA DIRECTION

Les conglomérats industriels comme Siemens, dont les activités vont des logiciels industriels aux scanners médicaux, sont de plus en plus délaissés par les investisseurs, qui préfèrent des entreprises ayant des activités plus simples et plus faciles à évaluer.

L'action Siemens a récemment sous-performé celles de ses concurrents et affiche une perte de 0,3% depuis les 12 derniers mois, contre une hausse de 8,6% pour l'indice des valeurs industrielles du Stoxx 600.

Le bénéfice industriel a progressé de 2% à 2,21 milliards d'euros sur la période avril-juin. Les analystes anticipaient en moyenne 2,18 milliards d'euros, selon le consensus Reuters.

Le chiffre d'affaires a baissé de 4% à 20,47 milliards d'euros, inférieur au consensus de 20,73 milliards d'euros.

Les commandes ont augmenté de 16%, à 22,8 milliards d'euros, un montant supérieur au consensus.

Lisa Davis, chargée de la division Power & Gas, en difficulté du fait de la concurrence des énergies renouvelables, dirigera la nouvelle division qui regroupera ces activités.

Sur la période avril-juin, la division Power & Gas a enregistré une baisse de 56% de ses profits, Siemens faisant état de "marchés toujours défavorables."

Elle n'a vendu que cinq grandes turbines à gaz sur la période et Siemens a prévenu que le marché pourrait connaître un nouveau déclin.

Cette contreperformance a été en partie compensée par le bond de 54% des profits de la division "Digital Factory", spécialisée dans les processus d'automatisation industrielle, qui a enregistré une forte croissance de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis et en Chine.

(Catherine Mallebay-Vacqueur et Marc Joanny pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

par John Revill