Montréal (awp/afp) - Le constructeur allemand Siemens a été préféré à son rival québécois Bombardier pour un contrat de près d'un milliard de dollars canadiens pour la fourniture de 32 trains au Canada, a annoncé mercredi l'entreprise d'Etat Via Rail.

Siemens Canada fournira 32 rames qui remplaceront une flotte vieillissante sur la liaison entre Québec-Montréal-Ottawa-Toronto-Windsor, la plus fréquentée du pays, précise la société dans un communiqué.

Ce contrat s'élève à 989 millions de dollars canadiens (652 millions d'euros). Via Rail et Siemens ont également conclu un contrat de fourniture de pièces de rechange et d'assistance technique sur 15 ans, d'un montant de 23,7 millions de dollars (15,6 millions d'euros).

"Siemens Canada a été sélectionné à l'issue d'un appel d'offres équitable, ouvert, rigoureux et transparent", souligne la compagnie, critiquée par plusieurs responsables politiques québécois pour n'avoir pas imposé un contenu local.

Le ministre canadien des Transports, Marc Garneau, a réaffirmé mercredi qu'un appel d'offres pour une société d'Etat ne pouvait pas exiger un tel contenu, conformément aux accords de libre-échange liant respectivement le Canada à l'Union européenne (Ceta) et aux Etats-Unis et au Mexique (AEUMC).

Le ministre québécois de l'Economie, Pierre Fitzgibbon, s'est pour sa part dit "très déçu".

Même avec "l'accord de libre-échange, quand on fait un appel d'offres, on peut mettre des critères. Avec les critères de sélection, on peut favoriser indirectement le contenu local", a-t-il réagi.

Cette annonce représente un nouveau coup dur pour les salariés de Bombardier après l'annonce le 8 novembre par la branche aéronautique du constructeur de la suppression de 5.000 emplois, dont la moitié au Québec, d'ici 12 à 18 mois.

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