La réduction des effectifs du groupe, qui fabrique aussi bien des trains que des turbines, permettra d'économiser environ un milliard d'euros, qui seront entièrement réinvestis dans la croissance, a déclaré Siemens, tout en ajoutant que l'essentiel des gains de productivité seraient réalisés d'ici fin 2016.

Siemens cherche ainsi à rattraper son retard par rapport à ses grands concurrents, l'américain General Electric et le suisse ABB. La marge bénéficiaire de son activité industrielle est tombée à 10,2% au cours du dernier trimestre, contre 11,3% un an plus tôt, alors que celles de la division industrielle d'ABB et de GE s'établissent respectivement à 14,3% et 18,6%.

"Ceci complète la restructuration de notre société", a dit Joe Kaeser, qui a poussé dehors son prédécesseur Peter Löscher et présenté sa "vision" de l'avenir du groupe en mai dernier.

"Notre plan Vision 2020 va nous permettre de ramener le groupe sur le chemin de la croissance durable et de combler l'écart de rentabilité avec nos concurrents", a-t-il ajouté.

Une source haut placée chez Siemens a ajouté que le remaniement du portefeuille d'activités du groupe était presque bouclé. Depuis que Joe Kaeser a pris la direction, le groupe a racheté l'équipementier pétrolier américain Dresser-Rand et la division turbines de Rolls Royce. Côté cessions, il a vendu sa filiale d'aide à l'audition, est sorti de la coentreprise d'électroménager BSH qu'il détenait avec Robert Bosch et a scindé ses activités dans la santé.

Environ 3.300 suppressions de postes, que Siemens compte mettre en oeuvre sur deux ans, auront lieu en Allemagne, où le groupe emploie 115.000 personnes. Siemens souligne toutefois avoir recruté plus de 11.000 personnes depuis le mois d'octobre.

Selon la source, les coûts de cette restructuration pourraient s'élever entre 500 millions et un milliard d'euros et l'essentiel de cette somme sera provisionnée sur les comptes de l'année fiscale en cours.

Siemens, qui dans le passé fabriquait des centrales nucléaires, des ordinateurs et des semi-conducteurs, a été durement frappé par la concurrence des groupes asiatiques qui l'a poussé à abandonner des dizaines d'activités en 15 ans.

A son apogée en 2001, le groupe allemand employait près d'un demi-million de personnes et son chiffre d'affaires annuel atteignait 87 milliards d'euros. A la fin du dernier exercice fiscal, en septembre 2014, il ne comptait déjà plus que 343.000 personnes, avec un chiffre d'affaires de 72 milliards.

Vers 14h05 GMT, le titre Siemens abandonnait 0,98% à 95,36 euros à la Bourse de Francfort, elle-même en recul de 0,54%.

(Patrick Vignal, Claude Chendjou et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par Jens Hack et Georgina Prodhan