* Suppression de près de 2% des effectifs

* Power and Gas, la division la plus touchée

* "Perturbations" sans précédent dans l'électricité (Actualisé avec des précisions)

par Georgina Prodhan et Christoph Steitz

FRANCFORT, 16 novembre (Reuters) - Siemens a annoncé jeudi qu'il comptait supprimer quelque 6.900 emplois - soit près de 2% de ses effectifs - dans ses divisions prestataires de services pour les secteurs de l'électricité, du pétrole et du gaz, qui souffrent de la rapide croissance du secteur des énergies renouvelables.

Environ 6.100 suppressions de postes auront lieu avant 2020 et affecteront la division Power and Gas, spécialisée dans des turbines à gaz aujourd'hui largement dépassées par le développement des énergies solaire et éolienne.

Siemens emploie 16.000 personnes environ dans la production d'électricité en Allemagne, soit le tiers environ des effectifs mondiaux de ce pôle, services inclus.

"L'industrie de la production d'électricité subit des perturbations d'une ampleur et d'une vitesse sans précédentes", explique dans un communiqué Lisa Davis, membre du directoire du conglomérat industriel allemand.

"La décision d'aujourd'hui fait suite à trois années d'efforts en vue d'adapter l'entreprise à cet environnement changeant".

Le conglomérat allemand, qui n'exclut pas des licenciements secs, va également réduire ses effectifs dans sa branche Process Industries and Drives, spécialisée dans les transmissions mécaniques pour l'industrie pétrolière et gazière et les turbines.

En dehors de sa filiale déficitaire Siemens Gamesa , spécialisée dans les turbines d'éoliennes, Process Industries and Drives a été la division de Siemens la moins rentable au troisième trimestre, avec une marge de 2,9%.

Siemens, qui ne peut encore donner le coût de cette restructuration, a précisé que la moitié environ des suppressions d'emplois auraient lieu en Allemagne. En dehors de l'Allemagne, les mesures de restructuration élimineront au total un peu plus de 1.100 emplois dans d'autres pays européens.

Le puissant syndicat IG Metall accuse la direction de Siemens de ne pas avoir pris à temps la mesure de la crise affectant la production d'électricité traditionnelle.

"Des réductions d'effectifs de cette ampleur sont totalement inacceptables au vu de l'excellente situation globale de l'entreprise", a déclaré Jürgen Kern, membre du conseil d'IG Metall, qui siège également au conseil de surveillance de Siemens.

Le conglomérat industriel veut se transformer en un spécialiste des logiciels industriels. A cette fin, il compte introduire en Bourse son pôle santé et reloger ses actifs dans le rail et l'éolien au sein de coentreprises.

Lundi, son concurrent General Electric a revu à la baisse ses objectifs de résultats et annoncé une réduction de moitié de son dividende trimestriel à compter de décembre, principalement en raison de son pôle turbines, dont il a admis avoir sous-estimé les difficultés.

La demande de turbines à gaz destinées aux centrales électriques a chuté et devrait se stabiliser autour de 110 turbines par an, alors que les capacités de production mondiales tournent autour de 400 turbines, a expliqué Siemens.

(Wilfrid Exbrayat et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)