Zurich (awp) - Le titre Sika chutait à la Bourse suisse mardi matin. Le chimiste de la construction a publié ses ventes pour l'exercice écoulé, qui ont dépassé pour la première fois la barre des 7 milliards de francs suisses. Côté rentabilité, le groupe s'attend à un résultat opérationnel (Ebit) entre 940 et 960 millions de francs suisses, un point qui a déçu les observateurs. La société zougoise a également révélé son intention d'acquérir le fabricant de mortier Parex pour 2,5 milliards.

A 9h35, l'action Sika perdait 3,3% à 121,30 francs suisses, tandis que le SMI progressait de 0,49%.

"On aime l'accord avec Parex", se sont enthousiasmés les analystes de Baader Helvea. L'acquisition créera de la valeur pour les actionnaires et devrait avoir une influence positive sur le bénéfice par action dès la première année complète suivant la transaction, soit 2020.

Si le chiffre d'affaires publié pour 2018 est en ligne avec les attentes, l'Ebit escompté constitue par contre une mauvaise surprise. Cela pourrait être la conséquence de coûts des matières premières en hausse, supputent les analystes. Toutefois, ces derniers se montrent confiants pour 2019, dans la mesure où la direction prévoit une augmentation des prix des produits pour compenser ce renchérissement.

Même son de cloche à la Banque cantonale de Zürich (ZKB), pour laquelle l'Ebit 2018 déçoit. La hausse du prix des matières premières, des effets de change et les coûts liés à l'acquisition annoncée seraient responsables de cette contre-performance. Le rachat de Parex est jugé intéressant grâce aux marges élevées et au prix d'achat.

Acquisition d'envergure

Les analystes de Vontobel soulignent qu'avec le départ de la famille des fondateurs de Sika, plus conservatrice en matière d'acquisitions, la direction du groupe semble être désormais plus ouverte à des transactions de plus grande envergure.

Par ailleurs, malgré la solide croissance enregistrée en 2018 et les bonnes perspectives présentées pour l'année en cours, les incertitudes subsistent à court et à moyen terme concernant le profil de crédit de l'entreprise. En plus de l'acquisition de Parex, la direction a en effet confirmé que Sika continuera d'enchérir pour racheter les activités de BASF dans la construction, qui font environ deux fois la taille de Parex.

Le rachat de Parex permettra de doubler les activités de Sika dans le mortier, à environ 2,3 milliards de francs suisses et ajouter 17% aux ventes et à l'Ebitda pro forma 2018, saluent les analystes d'UBS. En incluant les synergies, les gains au niveau de l'Ebitda devraient avoisiner 25%, précise UBS.

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