Entre les propos de Jerome Powell qui promet d'utiliser au besoin les instruments déjà testés lors de la crise de 2008/2009 et Mario Draghi qui affirme que la BCE ne s'interdit rien, pas même le recours aux négatifs, les marchés ont bien compris le message et les taux dévissent littéralement vers ne nouveaux planchers annuels ou historiques.

C'est un véritable boulevard qui s'ouvre vers de l'argent gratuit pour une période 'très étendue' (et probablement jusqu'aux élections présidentielles US car Donald Trump est 'l'homme des taux bas', comme se qualifie lui-même).
Le T-Bond '10 ans' US décroche de -5Pts à 2,073% et le '3 ans' a inscrit un nouveau plancher annuel à 1,748% (1,785% ce soir).
Une telle évolution n'est pas une surprise si l'on s'en tient aux chiffres du jour : le 'NFP', le dernier rapport américain sur l'emploi est très décevant.
Il se solde par 100.000 créations de moins que prévu, à 75.000 seulement alors que les économistes attendaient en moyenne 180.000 nouveaux jobs le mois dernier.
Les chiffres des mois précédents sont également revus à la baisse: celui d'avril est abaissé de -39.000 à 224.000 et celui de mars de -46.000 à +153.000 (cela fait -85.000, soit environ 25% de moins qu'en 1ère estimation).

Le taux de chômage US reste apparemment très bas, à 3,6% mais le taux de participation de la population active n'est que de 62,8%.
Les chiffres du jour ne sont pas une vraie surprise puisque selon l'enquête ADP publiée mercredi, les créations de postes furent très largement inférieures aux attentes (+27.000 contre 271.000 en avril) dans le secteur privé avait refroidi bon nombre d'intervenants.

Un autre chiffre était au programme à 16H: les stocks des grossistes américains ont augmenté de +0,8% en rythme mensuel en avril 2019, selon le Département du Commerce, alors que le consensus tablait sur +0,7% (comme en mars).
En Europe, 2 très mauvais chiffres ont été publiés ce matin en Allemagne: la production industrielle chute de -1,9% en avril (plus sévère recul en 4 ans) et les excédents à l'export se contractent de 20MdsE vers 17MdsE.
La Bundesbank réduit son objectif de croissance de -1% à 0,6% pour 2019 et abaisse celui de 2020 de +1,6% à +1,2%.

Les Bunds voient logiquement leur rendement plonger vers un nouveau plus bas absolu de -0,2620% (il lâchent -3Pts aujourd'hui, à -0,257% ce soir).

En France, la production est stable dans l'industrie manufacturière en avril 2019, (après −1,1 % en mars) selon l'Insee. Elle augmente même dans l'ensemble de l'industrie (+0,4 % après −1,1 %).
Les OAT suivent les Bunds comme leur ombre et elles érasent -3Pts à 0,082% (après un plancher à 0,065%).
Plus au Sud, très belle journée sur les 'Bonos' qui se sont détendus de -6Pts à 0,552%, soit -16Pts sur la semaine.
Les BTP italiens ont connu une embellie spectaculaire de -20Pts en séance (jusque vers 2,29%), contre 2,69% lundi: -40Pts en 5 séances.
La BCE pourrait calibrer son TLTRO pour assurer aux banques italiennes des capacités de financement quasi illimitées et gratuites.

En ce qui concerne d'éventuelles sanctions de Bruxelles pour déficit excessif, l'aspect punitif ne peut que rebuter et éloigner les italiens de l'Europe, et le cas échéant, ce serait long à mettre en place et contesté par les pays qui rejettent également les solutions 'tout austéritaire'.

Les marchés obligataires britanniques ont regardé Theresa May quitter son poste sans émotion, les 'Gilts' décalent marginalement de -1,5Pt à 0,811%.
Le (ou la) successeur (de Th.May) sera désigné à l'issue d'un processus sensé s'achever fin juillet.



Copyright (c) 2019 CercleFinance.com. Tous droits réservés.