Bombay (awp/afp) - Le titre de Jet Airways, deuxième plus grande compagnie aérienne privée de l'Inde, a dégringolé de 5% mercredi à la Bourse de Bombay, après que l'entreprise a admis un retard de paiement.

"Le paiement des intérêts et de la tranche principale dû à un consortium de banques indiennes au 31 décembre 2018 a été retardé en raison d'un décalage temporaire dans le flux de trésorerie", a expliqué la compagnie dans un communiqué.

Jet Airways a également précisé qu'elle était en discussions avec le consortium dirigé par State Bank of India (SBI).

La compagnie aérienne est entrée dans une zone de turbulences en août dernier après avoir échoué à publier des résultats trimestriels et à payer ses employés, y compris les pilotes.

Dans la foulée, le directeur général du transporteur, Vinay Dube, a fini par publier une perte de 189 millions de dollars pour l'exercice avril-juin et a annoncé un programme de réduction de coûts de 20 milliards de roupies (280 millions de dollars) sur les deux prochaines années.

Après une nouvelle perte, de 178 millions de dollars, sur l'exercice de juillet à septembre, le transporteur avait annoncé en novembre qu'il supprimerait des vols sur les routes les moins rentables, une mesure participant de son plan de réduction de coûts.

Fin septembre 2018, la dette de Jet Airways s'élevait à 1,15 milliard de dollars.

M. Dube cherche aussi des investissements pour redresser la compagnie, qui a essuyé des millions de pertes en Bourse tout au long de 2018. Selon des informations de presse, le groupe Tata a épluché les comptes de Jet Airways en vue d'une éventuelle prise de participation. Tata est déjà opérateur de Vistara en partenariat avec Singapore Airlines et de AirAsia India avec AirAsia Group.

Jet Airways est contrôlée par son président fondateur Naresh Goyal qui détient 51% des parts, alors que le groupe emirati Etihad Airlines en possède 24%.

Le nombre de passagers en Inde a été multiplié par six en une décennie avec la montée en puissance de son économie. Selon les prévisions, le secteur aérien de l'Inde devrait se hisser au troisième rang mondial d'ici 2025, derrière les Etats-Unis et la Chine.

Mais les prix élevés du carburant, la faiblesse de la roupie, la compétition féroce et la guerre des prix ont affecté les compagnies aériennes indiennes ces derniers mois y compris la plus importante compagnie en termes de parts de marché IndiGo et le transporteur public Air India, dont les comptes sont dans le rouge.

Le titre de Jet Airways s'échangeait mercredi à 267 roupies contre 283,95 roupies la veille à la Bourse de Bombay.

afp/rp