Paris (awp/afp) - Le groupe bancaire Société Générale bondissait en Bourse jeudi, après avoir présenté ses résultats du deuxième trimestre, qui laissent apparaître un net renforcement de son assise financière en dépit de bénéfices en recul.

Vers 12H50, l'action Société Générale grimpait de 4,05% à 23,11 euros, dans un marché en hausse de 0,54%.

"Nous avons notamment atteint, en ce semestre, notre cible" pour 2020 d'un ratio de fonds propres "durs" de 12%, contre 11,5% à la fin du premier trimestre et 10,9% fin 2018, s'est félicité jeudi matin Frédéric Oudéa, le directeur général du groupe, à l'occasion de la présentation des résultats du deuxième trimestre.

"C'était la priorité, parce qu'en début d'année certains de nos actionnaires et des investisseurs pouvaient se dire : +est-ce que on aura besoin d'aller chercher du capital?+, et la réponse en six mois on l'apporte de la manière la plus convaincante avec ce 12%", a aussi souligné M. Oudéa jeudi sur BFM Business.

Pour ce faire, la "Générale" n'a pas ménagé ses efforts, en cédant à tour de bras des activités à l'étranger: la semaine passée, la banque s'est ainsi dessaisie de sa filiale allemande de location de camions et remorques PEMA GmbH. Mi-juillet, elle a abandonné ses activités antillaises. En mai, c'est sa filiale en Slovénie qui avait été revendue.

Des inquiétudes étaient notamment apparues en fin d'année 2018, quand la Société Générale avait affiché, au sein des banques françaises, les moins bonnes performances en matière de solidité financière, lors d'un test européen de résistance bancaire.

Les attentes dépassées

Société Générale a "dépassé les attentes concernant son capital, ce qui devrait rassurer les marchés", et affiche "un effet de levier opérationnel positif au niveau du groupe", ont estimé dans une note les analystes de Jefferies. "Compte tenu de ce qui a été réalisé au premier semestre 2019, le débat sur le capital n'est plus un sujet, s'ils parviennent à s'en tenir à leur plan."

Du point de vue des résultats d'activité, le bilan du deuxième trimestre offre un visage moins flatteur: entre avril et fin juin, le groupe a vu son bénéfice net s'enfoncer de presque 14%, à 1,05 milliard d'euros.

Son produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires, s'est quant à lui effrité de 2,6%, revenant à moins de 6,3 milliards d'euros.

Ces résultats sont globalement en ligne avec les attentes des analystes compilées par le fournisseur de données financières FactSet, l'environnement extérieur continuant à peser, notamment sur les activités de marché, déjà très secouées fin 2018.

Au deuxième trimestre 2019, les recettes de la division dite "de grande clientèle", où elles sont logées, ont chuté de 6% et ses bénéfices ont été presque divisés par deux.

Cette division est particulièrement visée par un nouveau plan de restructuration annoncé en mai, qui doit se traduire au total par la suppression de 1.600 postes dans le monde. Elle a notamment souffert de la baisse des activités taux, crédit, changes et matières premières, dans un contexte de taux bas très pénalisant pour l'ensemble du secteur.

Une provision pour restructuration de 227 millions d'euros a par ailleurs été comptabilisée dans les frais de gestion de cette division. Le groupe avait annoncé des coûts de restructuration compris entre 250 millions et 300 millions d'euros en 2019.

"Tendances positives"

Parmi les autres grands métiers du groupe, la banque de détail, qui pâtit fortement de l'environnement de taux bas, a vu ses recettes progresser très légèrement mais son bénéfice s'est enfoncé de 2,5%.

La banque de détail à l'international et les services financiers spécialisés, comme l'assurance, ont suivi une trajectoire similaire, avec une hausse des recettes mais un bénéfice net en recul de 4,8%.

En dépit de ces résultats, "les tendances positives observées le trimestre précédent se confirment dans les métiers de banque de détail en France et à l'international, et dans les services financiers internationaux: la banque de détail en France conforte l'amélioration tendancielle de ses revenus, et les activités à l'international et services financiers internationaux affichent toujours croissance et rentabilité soutenues", a assuré M. Oudéa.

Société Générale se félicite aussi d'avoir réussi à faire baisser de 3% ses frais de gestion globaux et explique aussi avoir réalisé un peu plus du tiers des 1,6 milliard d'euros d'économies prévus dans son plan stratégique.

afp/rp