PARIS (awp/afp) - Une hausse des créances douteuses aura sans doute lieu mais elle sera "tout à fait gérable par les banques françaises", a affirmé vendredi Frédéric Oudéa, le président de la Fédération bancaire française (FBF), plaidant aussi dans Le Figaro pour une normalisation de "la situation en termes de dividendes".

Interrogé sur une éventuelle envolée des créances douteuses dans un contexte de crise économique, celui qui est également directeur général de Société Générale a expliqué qu'il était "raisonnable d'anticiper une hausse des créances douteuses mais elle sera tout à fait gérable par les banques françaises. Son ampleur sera fonction du rebond de l'économie".

"Le coût du risque, c'est-à-dire le montant des nouvelles provisions permettant de faire face à des défauts de paiement, va probablement augmenter au deuxième trimestre pour toutes les banques", a-t-il concédé dans cette interview publiée en ligne par Le Figaro vendredi soir.

Alors que la Banque centrale européenne a recommandé aux établissements financiers qu'elle supervise de renoncer à verser des dividendes en raison de l'épidémie, M. Oudéa a plaidé pour un retour à la normale.

"Nous avons compris la prudence des superviseurs au début de la crise. Mais l'absence de paiement de dividendes pénalise les banques européennes par rapport à leurs concurrentes notamment américaines et pèse sur leurs valorisations boursières", a-t-il estimé.

"En France, alors que nous savons que le secteur pourra absorber le choc de la crise et qu'il répond présent en soutenant à plein l'économie, il faudrait que la situation en termes de dividendes puisse se normaliser. Et que les règles du jeu soient rapidement clarifiées au niveau européen", a-t-il observé.

Fin mai, la BCE avait annoncé que les plus grosses banques en zone euro avaient renoncé à verser près de 30 milliards d'euros de dividendes, suivant ses préconisations.

Il s'agissait par ce biais de favoriser la poursuite des prêts aux ménages et aux entreprises, et de garder un matelas pour absorber des pertes potentielles venant d'emprunteurs en difficulté.

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