Société Générale a enfin tourné la page des grands litiges financiers, épée de Damoclès depuis plusieurs années. Ce règlement était largement anticipé. Lors de l’annonce des résultats du troisième trimestre le 8 novembre, le Directeur général, Frédéric Oudéa, avait annoncé leur règlement « dans les prochains jours ou les prochaines semaines ».

Aujourd'hui, l'action Société Générale perd 2,04% à 32,36 dollars en raison des tensions autour du budget italien. Baromètre de celles-ci, l'écart de taux entre le 10 ans italien et son équivalent allemand augmente aujourd'hui de 4 points de base à 326 points de base.

Les autorités américaines ont mis un terme à leurs enquêtes relatives à certaines opérations en dollar américain effectuées par Société Générale impliquant des pays, des personnes ou des entités faisant l'objet de sanctions économiques américaines. La banque française a accepté de leur verser des pénalités d'un montant total d'environ 1,3 milliard de dollars américains (1,2 milliard d'euros). Ce montant est intégralement couvert par les provisions pour litiges inscrites dans ses comptes et abondées à hauteur de 136 millions d'euros au troisième trimestre.

En plus de cette sanction financière, elle s'est également engagée, au-delà des mesures déjà prises, à améliorer son dispositif visant à prévenir et détecter toute violation éventuelle de la réglementation en matière de sanctions économiques américaines et à renforcer la supervision de son programme de conformité relatif aux sanctions économiques.

Dans un rapport publié hier, Fitch soulignait que les banques font face à des amendes croissantes de la part des régulateurs pour violation des sanctions et des règles de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Si jusqu'à présent les Etats-Unis ont imposé les amendes les plus élevées, l'Europe devrait suivre les Etats-Unis en adoptant une approche plus musclée.

A l'achat sur Société Générale, UBS explique que si cet accord était anticipé par le marché, il supprime un important élément d'incertitude. Cet avis est partagé par Jefferies, lui aussi favorable à la valeur. Selon le broker, les investisseurs vont désormais se focaliser sur l'accumulation de capital et la performance des divisions opérationnelles. Il précise la direction doit encore convaincre à ce sujet, ce qui nécessitera plusieurs trimestres de résultats robustes. " Un défi dans l'environnement actuel, caractérisé par la volatilité des marchés et les incertitudes macroéconomiques ", prévient l'analyste.