La forte volatilité sur les marchés au quatrième trimestre a gâché la fin d’année des banques françaises. Près d’un mois après Natixis, Société Générale a lancé ce matin une alerte sur la performance trimestrielle des activités de marché. Plus fort repli du CAC 40, l’action de la banque perd 4,07% à 28,98 euros, effaçant ses gains de mercredi. Elle avait alors bénéficié des bons résultats de Goldman Sachs et Bank of America. BNP Paribas et Crédit Agricole se replient aujourd’hui dans le sillage de Société Générale, perdant respectivement 2,48% à 42,00 euros et 1,22% à 10,22 euros.

Sur les trois derniers mois de 2018, les revenus des activités de marché de Société Générale sont attendus en repli de 20%. Selon Jefferies, ils seront ainsi inférieurs de 18% aux attentes du marché. Les banques américaines n'ont pas été épargnées par la forte volatilité, les revenus de courtage obligataire de Citigroup et Goldman Sachs ayant par exemple chuté de respectivement 21% et 18%. Cette contreperformance a cependant pu être contrebalancée par le courtage action, avec une activité en progression de respectivement 18% et 17%.

S'agissant des autres métiers, Société Générale a précisé que la performance de la Banque de Détail en France devrait être en ligne avec ses anticipations. Les activités de Banque de détail et Services Financiers Internationaux ainsi que celles de Financement et Conseil devraient pour leur part afficher des performances solides au quatrième trimestre 2018.

La deuxième mauvaise nouvelle est venue de l'annonce de l'enregistrement d'une charge exceptionnelle d'environ 240 millions d'euros au dernier trimestre liée au traitement comptable (norme IFRS 5) des cessions en cours de finalisation. La banque française en a annoncé plusieurs, dont Société Générale Serbie et sa participation dans La Banque Postale Financement.

La forte volatilité sur les marchés a aussi une autre conséquence négative pour Société Générale : une hausse " significative " des encours pondérés au titre des risques de marché. Il s'agit d'une mauvaise nouvelle pour son ratio de propres durs, au dénominateur duquel se trouvent les encours pondérés des risques. Or, elle avait déjà enregistré le plus mauvais résultat parmi les banques françaises lors des résultats des tests de résistance européens publiés.

A ce sujet Jefferies estime que cet avertissement relancera probablement le débat sur la faible génération de capital de la Société Générale.

Afin de renforcer ses fonds propres, Société Générale a décidé de donner la possibilité aux actionnaires d'opter pour un paiement du dividende en actions. Ce qui revient pour la banque à augmenter son capital. Le dividende 2018 sera en outre stable à 2,20 euros par action - soit le niveau minimum prévu dans son plan stratégique 2020 - alors qu'il était attendu en hausse à 2,28 euros par le consensus.

En prenant en compte cette décision concernant le dividende et l'impact des cessions et acquisitions signées, Société Générale anticipe un ratio de fonds propres durs compris entre 11,4% et 11,6% au quatrième trimestre 2018 contre 11,2% au troisième trimestre. La banque a souligné qu'il était en ligne avec son objectif de 12% en 2020.