Sodexo (-0,69% à 77,76 euros) signe une des plus fortes baisses du CAC 40 alors que des interrogations perdurent sur ses perspectives. L'annonce inattendue d'un programme de rachat d'actions de 300 millions d'euros avait pourtant permis au titre d'ouvrir la séance en hausse. Mais, comme le dit Berenberg, "les problématiques auxquelles Sodexo est confronté sur ces principaux marchés ne peuvent être réglées avec une rustine". Et effectivement, la tendance s'est rapidement dégradée après que Denis Machuel, DG de Sodexo, s'est dit "prudent" concernant ses perspectives à moyen terme.

"Je ne vois pas de raison structurelle à ce stade qui nous conduirait à abandonner nos objectifs à moyen terme, mais je suis prudent", a-t-il déclaré lors de la conférence de présentation de ses résultats semestriels. Pour l'heure, Sodexo vise à moyen terme une croissance annuelle moyenne de son chiffre d'affaires et de son bénéfice d'exploitation, hors effet de change, comprise entre 4% et 7% pour le premier et 8% et 10% pour le second.

Avant même l'intervention de Denis Machuel, Jefferies et Kepler Cheuvreux avaient déjà estimé que les résultats semestriels dévoilés ce matin n'apportent aucune visibilité supplémentaire sur une perspective de redressement des résultats de Sodexo. Kepler Cheuvreux avait même pris les devants en révisant en baisse, de 3,5% à 3%, sa prévision de croissance organique annuelle pour la période 2019-2021. Son estimation de marge d'exploitation à l'horizon 2021 a été ramenée à 6,2%.

Le titre Sodexo peut encore baisser

Pour sa part, Barclays a de nouveau affiché sa prudence dans ces fameuses perspectives de moyen terme. "Nous continuons à trouver la valeur chère compte tenu de notre confiance limitée dans les prévisions de moyen terme", indique l'analyste qui fixe un objectif de cours de 73 euros à l'action Sodexo.

A plus court terme, Sodexo a logiquement confirmé les données préliminaires qui avaient été dévoilées le 29 mars. Ce jour-là, le groupe avait abaissé ses prévisions de résultats 2017/2018. Sodexo vise donc toujours une croissance interne (organique) de son chiffre d'affaires de 1 à 1,5% et une marge d'exploitation d'environ 5,7%.

Cet avertissement avait été lancé en raison des mauvais résultats enregistrés au premier semestre, clos fin février, eux aussi confirmés ce matin. Sur cette période, Sodexo a donc vu son bénéfice net part du groupe progresser de 6,9% (+13,9% à changes constants), à 372 millions d'euros. Son résultat d'exploitation a chuté de 15% (-7,4% à changes constants) pour atteindre 627 millions d'euros. Sur la base d'un chiffre d'affaires de 10,29 milliards d'euros, la marge d'exploitation semestrielle de Sodexo est ressortie à 6,1% (-70 points de base à changes constants).