Paris (awp/afp) - Sodexo, numéro deux mondial de la restauration collective, a amélioré sa rentabilité en 2018/2019, après un trou d'air lors de l'exercice précédent, dû à ses difficultés en Amérique du nord, une zone générant près de la moitié de son activité et qui reste encore fragile.

Sodexo "va mieux et retrouve le chemin de la croissance, même si évidemment il reste des points à améliorer, sur lesquels on travaille" a déclaré jeudi matin son directeur général Denis Machuel, lors d'une conférence de presse téléphonique.

Sur l'ensemble de l'exercice décalé, le chiffre d'affaires a progressé de 7,6% à 21,95 milliards d'euros (24,2 milliards de francs suisses) -dont 3,6% de croissance interne-, soit la croissance "la plus forte des sept dernières années dans quasiment toutes les régions du monde", a-t-il remarqué.

A la Bourse de Paris, les investisseurs saluaient ces résultats, l'action bondissant de 6,61% à 106,40 euros à 9h49, dans un marché en légère hausse de 0,32%.

En Amérique du Nord, zone la plus lucrative pour Sodexo et celle où il réalise 45% de son chiffre d'affaires et concentre ses efforts après une contre-performance en 2017-2018, le groupe a "renoué avec la croissance" de son chiffre d'affaires. Mais celle-ci n'a été que de 1,8% sur l'exercice écoulé, contre 4,6% dans "toutes les autres régions".

En 2017/2018 dans l'éducation (restauration scolaire) aux Etats-Unis, des "problèmes opérationnels" avaient dégradé la satisfaction de certains clients, qui avaient mis fin à leurs contrats.

Et la perte d'un gros contrat dans le secteur de la santé aux Etats-Unis ainsi qu'un "petit nettoyage" des contrats du secteur sports et loisirs dans ce même pays, a fait reculer le taux de fidélisation des clients en 2018/2019. Il recule ainsi de 50 points de base à 93,3% sur l'exercice écoulé, contre 93,8% sur l'exercice précédent.

Sodexo espère revenir à 95% de taux de fidélisation dès 2019-2020, un niveau déjà atteint ou dépassé "par beaucoup de nos business et de nos régions et malheureusement pas encore aux Etats-Unis", selon M Machuel.

Le groupe attendait, pour 2018/2019, une hausse de la croissance organique de son chiffre d'affaires "autour de 3%" et une marge d'exploitation dans le bas de la fourchette de ses objectifs -"5,5% à 5,7% hors effet de change"-. Cette dernière est ressortie à 5,5%.

Quant au bénéfice net de l'exercice, il a progressé de 2,2% à 665 millions d'euros.

Croissance "encore difficile" en Amérique du nord

En juillet, le groupe avait prévenu s'attendre à une croissance "plus modeste" au dernier trimestre, après la perte de plusieurs contrats importants, mais celle-ci a été "meilleure que prévu à +3,8%", grâce à une bonne saison touristique estivale en France et une "fin d'année plus dynamique que prévu sur les universités aux Etats-Unis".

En 2018/2019, la croissance interne du chiffre d'affaires des services sur site, principal pôle d'activité, s'établit à 3,3%, en "nette amélioration par rapport aux exercices précédents", s'est félicité Sodexo.

"Même si notre performance en fidélisation et en développement n'est pas encore à la hauteur de nos attentes", a relevé M. Machuel, le groupe est "sur la bonne voie pour améliorer (sa) croissance au cours des prochains exercices".

Sodexo assume d'être "plus sélectif" dans ses réponses aux appels d'offre, quitte à voir ralentir son rythme de développement, soit la proportion du chiffre d'affaires générée par de nouveaux contrats.

Dans les "services avantages et récompenses" aux salariés, la croissance interne du chiffre d'affaires a été de 8,5%.

En termes de perspectives pour l'exercice 2019/2020, Sodexo indique que "la croissance reste difficile en Amérique du nord, en raison de la faible fidélisation observée" dans la santé et d'un "solde net neutre des nouvelles signatures" de contrats dans l'éducation.

"La croissance dans tous les autres secteurs et segments d'activité devrait continuer d'accélérer", ajoute le groupe, sans plus de détails.

Sur 2019-2020, les contrats remportés dans le cadre des Jeux olympiques d'été de 2020 et de la Coupe du monde de rugby au Japon "devraient contribuer à la croissance des ventes sur sites existants pour environ 100 points de base".

Sodexo table ainsi sur une croissance interne de son chiffre d'affaires "autour de 4%" et une marge d'exploitation stable, hors effet de change et impact de changements de norme comptable.

Créé à Marseille en 1966, le groupe poursuivra ses économies "qui compléteront les gains de productivité opérationnelle issus d'une plus grande rigueur" de gestion.

afp/jh