Tokyo (awp/afp) - SoftBank Group prévoit de lever quelque 18 milliards d'euros sur le marché par la mise en Bourse de sa filiale de télécommunications mobiles au Japon. Il s'agit de l'une des plus grosses opérations de ce type dans le secteur technologique.

Le géant japonais des services en ligne souhaite vendre le 19 décembre 1,6 milliard de titres de sa filiale SoftBank Corp. à 1500 yens pièce, selon des documents déposés lundi auprès de l'agence des services financiers. La société avait déposé un dossier auprès du Tokyo Stock Exchange (TSE) en juillet dernier, après une première annonce du projet en février.

SoftBank Group, qui privilégie de plus en plus l'investissement dans des entreprises technologiques jugées prometteuses à travers le monde, avait justifié ce projet par la volonté de donner "une plus grande autonomie à sa filiale pour développer sa propre stratégie de croissance".

Le fondateur et patron du groupe, le milliardaire Masayoshi Son, avait ajouté que sa filiale aurait ainsi la possibilité de "déployer ses activités avec agilité dans un large éventail de secteurs tout en recherchant des synergies avec les sociétés de la maison mère SoftBank Group au Japon et à l'étranger".

M. Son avait manifesté l'envie de céder une partie de la filiale qui était devenue la vache à lait du groupe mais est désormais dépassée dans ce rôle par le fonds d'investissement SoftBank Vision Fund. SoftBank Corp. continuera cependant d'être une société consolidée majeure de SoftBank Group.

Cette opération sera regardée avec intérêt par les acteurs de la place financière tokyoïte, tant SoftBank a joué un rôle majeur dans la transformation du marché japonais des mobiles depuis que SoftBank a racheté en 2006 au britannique Vodafone ses activités nippones mal en point. M. Son les a redressées et en a fait une société très active.

Cette entrée en Bourse va intervenir au moment où une nouvelle guerre tarifaire va s'amorcer, le numéro un du secteur au Japon, NTT Docomo, ayant indiqué il y a quelques jours qu'il allait baisser ses tarifs de 20 à 40%, une offensive à laquelle les concurrents vont être forcés de répondre. M. Son a déjà indiqué qu'il allait certes faire un geste envers les clients, mais en s'assurant de conserver des bénéfices.

afp/vj