Travis Kalanick a démissionné en juin de son poste de directeur général du groupe, sous la pression d'investisseurs qui lui reprochaient ses méthodes de gestion.

Cette cession s'inscrit dans le cadre d'un accord signé avec un consortium mené par le japonais SoftBank Group, qui a pris une part de 17,5% dans Uber, essentiellement via le rachat de participations d'investisseurs de la première heure et d'employés. L'accord valorise le groupe de transport à 48 milliards de dollars (40 milliards d'euros).

Uber a fait savoir la semaine dernière que cette opération serait bouclée au début de l'année 2018.

Il a consenti à une décote de 30% sur sa valorisation la plus récente, qui était de 68 milliards de dollars, pour l'entrée d'un actionnaire de référence qui confortera le nouveau directeur général Dara Khosrowshahi dans ses efforts pour réformer la gouvernance du groupe américain après des mois de turbulences et de scandales qui ont terni son image.

Travis Kalanick avait proposé de vendre la moitié de sa participation, mais SoftBank ayant fixé des limites à ses achats de titres, il ne vendra que 29%, précise-t-on de même source.

D'autres investisseurs n'ont pas non plus pu se délester d'autant de titres qu'ils le souhaitaient face à l'afflux de titres à céder.

L'ancien directeur général détient 10% d'Uber, ce qui signifie qu'il cède 2,9% du capital, qui devrait représenter environ 1,4 milliard de dollars, ajoute-t-on de même source.

Un porte-parole de Travis Kalanick a refusé de commenter. SoftBank et Uber n'étaient pas disponibles dans l'immédiat.

Cette cession ferait du cofondateur d'Uber un milliardaire pour la première fois, non plus seulement sur le papier. Il n'avait jamais vendu de titre jusqu'à présent de la société qu'il a dirigée pendant près de dix ans, précise-t-on.

L'accord avec SoftBank représente pour les actionnaires et les employés leur dernière chance de céder leurs actions avec l'accord de l'entreprise avant l'introduction en Bourse d'Uber, attendue de longue date et prévue pour l'année 2019.

(avec Philip George à Bangalore, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse)