Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo partait en légère baisse jeudi, lestée par des craintes renouvelées sur la progression de l'épidémie du coronavirus, et malgré les gains de la veille à Wall Street.

L'indice vedette Nikkei glissait de 0,18% à 23.817,28 points en début de séance, tandis que l'indice élargi Topix perdait 0,47% à 1.710,84 points.

Alors que le président chinois Xi Jinping s'est félicité mercredi du déclin du nombre de nouveaux cas de contamination au coronavirus Covid-19 dans le pays depuis le début de la semaine, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a en revanche estimé qu'il était "beaucoup trop tôt" pour prédire la fin de l'épidémie.

Les chiffres officiels chinois sur la progression de l'épidémie risquent d'ailleurs de devenir difficilement interprétables.

Les autorités de la province chinoise centrale du Hubei, épicentre de l'épidémie, ont ainsi annoncé jeudi 242 morts supplémentaires et 14.840 nouveaux malades dans cette seule région. Ce bond spectaculaire est dû à une nouvelle définition plus élargie des cas d'infection, ont expliqué ces autorités.

Cette annonce pesait jeudi sur le sentiment des investisseurs nippons, a déclaré auprès de l'AFP Ryuta Otsuka, stratégiste en chef chez Toyo Securities.

Du côté des valeurs

NISSAN INQUIÈTE: le titre Nissan baissait de 2,15% à 565 yens, alors que les résultats du troisième trimestre du constructeur automobile étaient attendus après la clôture de la Bourse de Tokyo. Ces derniers s'annoncent mauvais, ce qui pourrait forcer l'allié de Renault à abaisser de nouveau ses objectifs annuels, selon le quotidien nippon Yomiuri Shimbun.

DENTSU VICTIME DE DÉPRÉCIATIONS: le géant japonais de la publicité et de la communication Dentsu (-2,35% à 3.530 yens) a annoncé mercredi qu'il était tombé dans le rouge en 2019, en raison de dépréciations qu'il a dû passer au quatrième trimestre sur ses activités en Asie-Pacifique, plombées notamment par l'Australie et la Chine.

SOFTBANK RÉSISTE: après s'être envolé de près de 12% mercredi grâce à un feu vert de la justice américaine sur la fusion de sa filiale de téléphonie mobile Sprint avec T-Mobile US, SoftBank Group résistait jeudi (+0,23% à 5.764 yens).

Le groupe a publié la veille des résultats sur neuf mois très mitigés, mais son PDG Masayoshi Son a réaffirmé son optimisme. Il a aussi fait miroiter à ses actionnaires un futur programme de rachat d'actions, conformément au voeu du fonds activiste américain Elliott, fraîchement entré au capital du groupe. M. Son a toutefois exclu de vendre davantage de parts dans le géant chinois du e-commerce Alibaba, la vache à lait du groupe pour le moment.

Du côté des devises et du pétrole

Le yen était quasi stable face au dollar: après 00H30 GMT un dollar valait 109,91 yens, contre 109,88 yens la veille après la clôture de Tokyo, point de repère des investisseurs nippons.

En revanche la monnaie japonaise s'appréciait nettement face à l'euro, à raison d'un euro pour 119,51 yens contre 119,82 yens mercredi.

Plombé par les inquiétudes grandissantes sur l'économie européenne, l'euro est tombé mercredi à son plus bas niveau face au dollar depuis près de trois ans. Il regagnait un peu de terrain jeudi en Asie: vers 00H30 GMT un euro valait 1,0874 dollar, contre 1,0867 dollar la veille à 21H00 GMT.

Le marché du pétrole reprenait son souffle, après sa forte progression de la veille sur fond d'espoirs des courtiers d'une nouvelle réduction de la production des pays exportateurs d'or noir (groupe Opep+) pour endiguer la baisse des cours à cause de l'épidémie du coronavirus.

Après 00H30 GMT le prix du baril de brut américain WTI gagnait ainsi à peine 0,06% à 51,20 dollars.

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