Soitec connaît un trou d’air en Bourse, décrochant de 12,65% à 83,90 euros et affichant ainsi la plus forte baisse de l’indice SBF 120. Non seulement le spécialiste de la conception et la production de matériaux semi-conducteurs a dévoilé une croissance organique plus faible que prévu au troisième trimestre, clos fin décembre, mais sa prévision initiale de croissance pour le nouvel exercice a également déçu.

Sur les trois derniers mois de 2019, Soitec a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 135,3 millions d'euros, en hausse de 15,9%. La croissance organique est ressortie à 11,3% contre 30% sur la première partie de l'exercice. Les analystes ont été surpris par sa faiblesse : Berenberg prévoyait 29% et Jefferies 20%.

En dépit de ce ralentissement, Soitec a confirmé ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice 2019-2020, à savoir une croissance du chiffre d'affaires attendue autour de 30% à périmètre et taux de change constants. Le groupe explique que cette prévision est confortée par l'important niveau de ventes attendu au quatrième trimestre 2019-2020, commandes qu'il sera en mesure de livrer grâce à la production qu'il a réalisée par anticipation au cours des derniers trimestres. Il cible aussi une marge d'Ebitda de l'Electronique autour de 30%.

Selon les analystes – cette information n'ayant pas été donnée dans le communiqué - Soitec anticipe une croissance comprise entre 10% et 15% pour le nouvel exercice (2021). Jefferies note qu'elle implique une forte accélération de la croissance de 30% à 40% sur l'exercice 2022 pour que l'objectif à moyen terme soit atteint.

Berenberg juge que la thèse de l'investissement de Soitec est maintenant devenue autant une question de crédibilité de la direction qu'une question d'opportunité de croissance et d'expansion des marges. " La réaccélération de la croissance prévue pour le quatrième trimestre afin d'atteindre les objectifs pour les exercices 2020 et 2022 semble anormale, mais nous notons la confiance de la direction dans le fait que la croissance se concrétisera effectivement ", ajoute l'analyste.