Hier soir, Soitec a annoncé que ses revenus du second trimestre fiscal (juillet à septembre) ont progressé de 31% à changes constants, pour atteindre 91 millions d'euros. Le management a ainsi pu relever de 27 à 30% sa prévision de marge d'Ebitda pour l'exercice clos le 31 mars 2019, confirmant le levier intéressant dont il dispose et validant le scénario annoncé précédemment. Ce niveau de 30% est très symbolique pour Ken Rumph, qui suit la société chez Jefferies et qui recommande à ses clients d'acheter le titre en visant 85 EUR. "La marge d'Ebitda d'environ 30% arrive avec trois ans d'avance sur les estimations", explique-t-il, ce qui est d'autant plus intéressant que Soitec n'utilise Bernin II qu'à moins de 70% de ses capacités et que les dépenses pour le démarrage de Singapour sont déjà engagées. Rumph ne s'attend pas à ce que la société relève ses anticipations à ce stade, mais il souligne qu'un simple ajustement de ses projections pour mars prochain au niveau des nouveaux objectifs améliorerait de 10% son attente d'Ebitda et de 13% sa prévision de bénéfice par action. Prometteur donc, de son point de vue.
 
Quelques éléments clefs de la conférence téléphonique avec les analystes hier soir :
Question : Pourquoi la croissance est-elle passée de 41% à 31% entre les deux trimestres ?
Réponse : "Cette tendance faisait clairement partie de nos prévisions… Nous avons guidé sur 35% pour l'ensemble de l'année et nous terminons le premier semestre à +36%. Donc clairement, il n'y a pas de surprise et nous confirmons bien évidemment notre prévisions annuelle".
Question : Comment cela se déroule-t-il à Singapour ?
Réponse : "Jusqu'à présent, l'équipe a fait un travail formidable avec un très bon contrôle des coûts… Le calendrier est respecté" (l'équipe locale a pour objectif d'être opérationnelle pour les qualifications dès le 1er trimestre 2019).
 
En mode déprime
 
Par opposition, le géant asiatique des puces, Taiwan Semiconductor (TSMC), a publié des résultats mi-figue, mi-raisin ce matin, qui alimentent le sentiment baissier qui s'est emparé des investisseurs il y a quelques mois sur le secteur. Le groupe a encore une fois mis ses performances décevantes au passif de l'industrie du minage de bitcoins, mais a aussi évoqué le marché des smartphones et la problématique des stocks. Une annonce qui vient à nouveau briser une dynamique plus porteuse grâce aux bonnes publications d'ASML et Elmos en Europe cette semaine.