avec cours de clôture

CHICAGO (awp/afp) - Les prix du maïs, du blé et du soja ont nettement grimpé cette semaine à Chicago, le manque de pluies en Argentine et dans le centre des Etats-Unis faisant craindre des récoltes amoindries.

Le blé en particulier a bondi, prenant jusqu'à 12% en un peu plus d'une semaine avant de perdre du terrain vendredi.

Le boisseau (environ 25 kg) pour mai, le contrat le plus échangé, a terminé à 5,0000 dollars contre 4,6425 dollars à la clôture vendredi dernier après être monté jusqu'à 5,1850 dollars, son plus haut niveau depuis juillet. Cela correspond à une hausse hebdomadaire de 7,7%.

"La sécheresse dans la partie sud de la région des Plaines (dans le centre des Etats-Unis) continue d'avoir des répercussions sur la récole d'hiver", remarque Dewey Strickler de Ag Watch Markets Advisors.

Au Kansas, l'Etat américain produisant le plus de blé, seulement 12% de la récolte est actuellement considérée comme bonne à excellente. Dans l'Etat voisin de l'Oklahoma, la situation est encore pire: seulement 4% de la récolte est qualifiée de bonne à excellente.

"Les courtiers se doutaient déjà que la situation n'était pas terrible, mais ils s'en rendent encore plus compte en ce moment, alors que les températures se réchauffent et que le blé sort de sa période de dormance", relève Bill Nelson de Doane Advisory Services.

De plus, "si les prévisions des météorologistes sont correctes, il ne faut pas s'attendre à des pluies significatives dans les quinze prochains jours", ajoute-t-il.

- Représailles ? -

Les prévisions sont tout aussi alarmantes en Argentine, où la sécheresse domine depuis plusieurs semaines.

"Des cabinets estiment désormais que la production de maïs devrait descendre à 35-38 millions de tonnes, au lieu des 39 millions actuellement prévu par l'USDA", le ministère américain de l'Agriculture, indique M. Strickler.

Pour le soja, "la récolte serait à 75%-80% en mauvaises conditions" et les estimations sont désormais tombées à une récolte comprise entre 46,5 et 48 millions de tonnes, contre 54 millions anticipé par l'USDA, ajoute-t-il.

Le maïs comme le soja y sont actuellement à des stades critiques de leur développement.

"Les inquiétudes étaient déjà présentes mais elles se sont accélérées cette semaine car on avait encore l'espoir que des pluies puissent atténuer les dégâts; il est maintenant trop tard pour s'attendre à une amélioration significative", commente M. Nelson.

Toutefois, nuance M. Strickler, "une grande partie de ces craintes de nature à faire monter les prix est maintenant intégrée dans les cours. Et la récolte de soja au Brésil pourrait atteindre le niveau record de 117,5 millions de tonnes, contre 114 millions attendu par l'USDA". De quoi compenser une grande partie de la récolte perdue en Argentine.

Les cours de maïs et de soja ont aussi été soutenus cette semaine par les signes d'une demande solide, qu'il s'agisse des chiffres bien supérieurs aux attentes du rapport hebdomadaire diffusé jeudi ou des importantes ventes annoncées au jour le jour.

Le boisseau de maïs pour livraison en mai, le contrat le plus actif, a clôturé vendredi à 3,8525 dollars contre 3,7450 dollars vendredi dernier (+2,87%).

Le boisseau de soja pour la même échéance, également le contrat le plus échangé, a fini à 10,7100 dollars contre 10,4750 dollars il y a une semaine (+2,24%).

Les investisseurs s'interrogeaient par ailleurs sur les conséquences de l'annonce par le président américain Donald Trump de taxes à venir sur les importations d'acier et d'aluminium, craignant d'éventuelles mesures de rétorsion.

"La Chine, le plus grand importateur de soja au monde, a par le passé menacé de ralentir ses commandes aux Etats-Unis et de se tourner encore plus vers l'Amérique du Sud pour s'approvisionner", rappelle M. Nelson.

Il serait difficile pour Pékin de suspendre complètement ses achats de soja américain, mais la Chine peut en revanche trouver des substituts pour d'autres produits qu'elle achète massivement aux Etats-Unis comme le sorgho, ajoute le spécialiste.

jum/alb/pb