Credit Suisse a repris la couverture du titre Solvay avec une opinion à Surperformance et un objectif de cours de 87 euros. Le broker estime que l'acquisition de Cytec, en décembre dernier, fait évoluer le portefeuille de Solvay vers des marchés de la chimie spécialisée, dont la croissance est supérieure à celle du PIB. Les économies de coûts liées à cette acquisition et un plan d'économies devraient par ailleurs, selon l'analyste, améliorer les flux de trésorerie du groupe belge spécialiste en chimie.


AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Groupe franco-belge « pure player » de la chimie de spécialités après la vente des activités pharmaceutiques à Abbott et le rachat de Rhodia en 2011, numéro en France devant Arkema ;
- Forte présence à l’international -42 % en Europe, 23 % aux Amérique et 32 % en Asie ;
- Stratégie fondée sur la réduction des activités cycliques (vers une cession des activités Benvic, Inovyn et Indupa) au profit des solutions haute performance (Novecare, polymères et chimiques de spécialités, pour les secteurs automobile et d’objets connectés), déjà portées à 58 % du portefeuille; sur l’innovation qui contribuera à 30 % de la croissance de la rentabilité opérationnelle sur la période 2012-2016 ;
- 90 % des ventes réalisées dans des activités où le groupe est parmi les trois leaders mondiaux du secteur et 20 % avec des produits nouveaux ;
- Management reconnu pour sa qualité ;
- Compétitivité renforcée par le recul de l’euro et du cours des matières premières ;
- Structure financière très saine destinée prioritairement aux investissements.

Les points faibles de la valeur
- Groupe belge encore peu connu des investisseurs français, notamment particuliers, malgré le rachat de Rhodia ;
- Sensibilité à la conjoncture européenne, notamment dans la construction et l’automobile, débouchés des polymères et des « essential chemicals » ;
- Manque de rentabilité de la division Polyamide (6 % des ventes) et volumes sous pression ;
- Inquiétudes des investisseurs fondées sur la dégradation de la conjoncture dans les pays émergents.

Comment suivre la valeur
- Valeur cyclique et volatile ;
- Probables acquisitions, dans les pays émergents ou en Amérique du nord ;
- Risques de concurrence des dérivés des gaz de schiste sur le polyamide et le PVC en Europe et des pays émergents dans le domaine des polymères de spécialité ;
- Mise en place de « programmes d’excellence » visant pour 2016 à un niveau de marge de 18 % en 2016 et d’un excédent brut d’exploitation de 2,3 à 2,5 Mds€ ;
- Vers une sortie progressive jusqu’en 2017 des activités de PVC, transférées à une société commune avec INEOS ;
- Croissance externe à venir, avec 700 à 800 M€ investis annuellement, dont les 2/3 dans les « advanced materials » et les « consumer chemicals » ;
- Réalisation de l’objectif 2015 d’une hausse de 10 % au moins des ventes ;
- Valeur cotée sur Euronext Paris et Bruxelles, non opéable car détenue à 30 % par la société de portefeuille belge Solvac.

Produits de base - Chimie
D'après une étude du Boston Consulting Group (BCG), les multinationales des pays émergents font leur entrée en force dans le top 5 des plus grands groupes mondiaux, dans plusieurs secteurs dont les produits chimiques. Trois des cinq leaders mondiaux de ce secteur sont issus d'un pays émergent, comme le chinois Sinopec ou le saoudien Sabic, comparables à des groupes comme l'allemand BASF ou l'américain Dow Chemical. Des marchés domestiques puissants soutiennent les performances de ces acteurs. Ces derniers consolident leurs positions en misant sur leurs avantages concurrentiels comme l'innovation, le savoir-faire ou la marque. Néanmoins, avec le ralentissement de la croissance chinoise, l'internationalisation est un facteur déterminant. Les fusions-acquisitions contribuent à accélérer l'effet de taille de ces intervenants dans leur stratégie de conquête du leadership.
Pharmacie - Santé
La consolidation du secteur pharmaceutique se poursuit avec la fusion à 160 milliards de dollars entre l'américain Pfizer et le fabricant du traitement anti-rides Botox, Allergan. Cette opération donnera naissance au plus grand groupe pharmaceutique mondial. Elle présente deux avantages : premièrement le siège d'Allergan est en Irlande, où l'impôt sur les bénéfices est presque trois fois moins élevé qu'aux Etats-Unis. De plus, cette opération s'inscrit dans un contexte où les groupes pharmaceutiques ont besoin de renouveler leurs portefeuilles. Pfizer envisage de se diviser en deux entités distinctes, avec d'un côté les médicaments génériques et de l'autre les blockbusters, ces médicaments sous brevets capables de générer plus d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires.