Le sentiment général reflété par les indices est bien la résistance face à cet environnement économiquement et socialement très dégradé, observe Wilfrid Galand, directeur stratégiste chez Montpensier Finance. Selon lui, les marchés ont fait le choix de la confiance dans les banques centrales et les gouvernements.

Alors, inutile de résister poursuit-il : entre le programme "Pandémie" de la BCE et les différents volets du méga-plan d'intervention de la Fed (y compris un inédit "Main Street Financing Programme" destinés aux ménages et aux PME), et l'ensemble des relances budgétaires ce sont près de 20 000 milliards de dollars d'interventions annoncées soit plus de 20% du PIB mondial !

Ces milliards évitent la crise du crédit que tous les observateurs redoutaient souligne Wilfrid Galand.

Dans la seule zone euro, les flux de crédit aux entreprises non financières publiés par la BCE sont au plus haut depuis 2003, une première en temps de récession. Effet collatéral : l'argent des banques centrales se déverse aussi dans les marchés financiers via les marchés obligataires. Et comme les taux directeurs sont à zéro, il n'y pas d'alternative pour les investisseurs, constate le stratégiste.

Pour ce dernier, les prochaines semaines nous diront si cette résistance des marchés est à toute épreuve ou si les facteurs de fragilité comme la résurgence de la pandémie aux États-Unis ou la montée des tensions politiques dans ce pays auront raison de l'humeur ambiante. Le SP500 frôle sa moyenne 200 jours.

En attendant des signaux clairs, il faut se rendre à l'évidence : se mettre en face des banques centrales est un pari risqué, conclut Wilfrid Galand.

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