L'action, qui a ouvert en hausse de 26% par rapport au prix de référence de 132 dollars fixé lundi soir par le New York Stock Exchange (NYSE), a terminé à 149,01 dollars, valorisant le groupe à 26,5 milliards de dollars (21,6 milliards d'euros).

Ce prix de référence correspondait à une valorisation globale de l'entreprise de plus de 23 milliards de dollars (18,75 milliards d'euros), déjà supérieure à celle d'environ 20 milliards qui a servi de référence en février à plusieurs transactions hors marché entre des actionnaires existants.

La société a choisi pour son entrée en Bourse une procédure dite de "cotation directe", par opposition à celle de l'offre publique de vente (IPO). Elle a donc renoncé à lever des capitaux frais - ce dont elle dit ne pas avoir besoin - tout en économisant les commissions qu'empochent généralement les banques lors des IPO.

Les actionnaires existants ne pouvaient céder des titres sur le marché qu'à partir de mardi et à l'inverse, les investisseurs intéressés par une entrée au capital ne pouvaient acheter des actions qu'à partir du moment où le titre était effectivement coté. Un processus qui conduit certains observateurs à anticiper une forte volatilité.

Spotify, fondé il y a dix ans, n'a jamais réalisé le moindre dollar de bénéfice financier mais revendiquait 71 millions d'utilisateurs payants fin 2017, ce qui en fait un acteur incontournable du marché mondial de la musique.

Dans une lettre publique aux salariés, Daniel Ek a expliqué s'attendre à "des hauts et des bas", expliquant que "parfois nous réussissons, parfois nous trébuchons".

Le cours d'ouverture a été déterminé au vu des ordres d'achat et de vente collectés par le NYSE auprès des courtiers et opérateurs, en tenant compte du cours de référence retenu.

Spotify n'a pas engagé de syndicat bancaire chargé de superviser le placement des titres, comme c'est l'habitude, mais Citadel Securities a été engagé comme teneur de marché pour établir le cours d'ouverture sur le NYSE, avec le concours de Morgan Stanley.

(Wilfrid Exbrayat, Marc Angrand et Bertrand Boucey pour le service français)

par Chuck Mikolajczak et Eric Auchard