La possibilité d'un rachat de Twitter est régulièrement évoqué depuis plusieurs mois, l'entreprise étant confrontée à la stagnation du nombre de ses utilisateurs, à la faiblesse de ses recettes publicitaires et à des pertes financières qui continuent de se chiffrer en centaines de millions de dollars par an.

Et ce même si, après dix ans d'existence, Twitter a acquis un statut mondial de source d'information, de divertissement, de commentaire et de débat.

Les analystes considèrent depuis longtemps Google, la principale filiale du groupe Alphabet, comme un acquéreur potentiel logique pour Twitter.

Le spécialiste de la gestion de la relation-client en ligne Salesforce.com s'est également penché sur le dossier, dit-on de même source, une information plus surprenante pour de nombreux observateurs car la société a une clientèle essentiellement professionnelle et est pratiquement absente des médias grand public.

CNBC, citant des sources anonymes, a rapporté vendredi que Twitter était en discussions avec plusieurs entreprises dont Google et Salesforce, ajoutant qu'il pourrait prochainement recevoir une offre formelle de rachat.

Twitter et Alphabet n'ont pas répondu à des demandes de commentaires. Salesforce s'est refusé à toute déclaration.

TWITTER VALORISÉ 16 MILLIARDS DE DOLLARS

L'opérateur de télécommunications Verizon, également cité vendredi par plusieurs médias comme un acheteur possible, a dit qu'il ne commentait pas les rumeurs sur des fusions-acquisitions mais il ajoute n'avoir soumis aucune offre à Twitter.

A Wall Street, l'action Twitter gagnait plus de 21% à 22,60 dollars à moins d'une heure de la clôture. Au même moment, le titre Salesforce.com perdait 5,7% et Alphabet 0,1%.

Twitter, dont la valeur boursière avoisine 16 milliards de dollars (14,2 milliards d'euros), a annoncé fin juillet la plus faible croissance de son chiffre d'affaires trimestriel depuis son introduction en Bourse en 2013.

Le groupe, qui compte 313 millions d'utilisateurs actifs, un chiffre en hausse de 3% seulement sur un an, a déçu les attentes des analystes financiers aux deux premiers trimestres de l'année et n'a pas enregistré le moindre dollar de bénéfice net sur les 11 trimestres clos depuis son entrée en Bourse.

Face à la montée en puissance d'applications telles que Snapchat et Instagram auprès des publicitaires et des utilisateurs de réseaux sociaux, les investisseurs doutent de sa capacité à résister en tant que société indépendante.

Pour Ali Mogharabi, analyste de Morningstar, Alphabet semble le meilleur repreneur possible, d'autant qu'il n'a lui-même pas réussi à s'implanter solidement dans les médias sociaux en dépit de plusieurs tentatives.

"D'un point de vue stratégique, nous pensons que cela bénéficierait davantage à Alphabet qu'à Salesforce", a-t-il dit.

Le président exécutif de Twitter, Omid Kordestani, est un ancien cadre de Google. Son co-fondateur Jack Dorsey a repris les rênes de l'entreprise en 2015 mais il peine à retrouver la dynamique des débuts.

(Greg Roumeliotis et Liana B. Baker, avec Dan Burns et Sinead Carew; Benoît Van Overstraeten et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand)