Zurich (awp) - Straumann a enregistré au premier semestre des résultats en progression. L'équipementier de l'industrie chirurgico-dentaire a confirmé jeudi ses objectifs de croissance pour l'exercice en cours. Le groupe s'est également lancé dans l'orthodontie avec l'acquisition de l'américain ClearCorrect. Les investisseurs ont réagi très positivement à ces nouvelles.

"Grâce à une forte croissance dans tous les secteurs, nous avons gagné des parts de marché", a déclaré le directeur général (CEO) Marco Gadola cité dans le communiqué.

Les implants BLT, la palette de matériaux bio, les solutions pour les laboratoires ainsi que les produits plus accessibles de Neodent et Medentika expliquent cette avancée. En termes de régions, l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique (Emea) ont observé la croissance la plus importante.

Durant la période sous revue, Straumann a réalisé un bénéfice net en progression de 4,4% à 140,8 mio CHF. Le bénéfice opérationnel (Ebit) s'est envolé de 20,5% à 137,8 mio et la marge correspondante a pris 0,6 point de pourcentage à 25,4%.

Le chiffre d'affaires pour sa part a bondi de 17,8% à 543,4 mio CHF, notamment grâce aux acquisitions. Quant à la croissance organique, elle s'est inscrite à 14%, précise le communiqué.

A l'exception du bénéfice opérationnel, les résultats dévoilés sont supérieurs au consensus AWP. Les analystes interrogés anticipaient en moyenne des recettes de 539,6 mio, un Ebit de 138,1 mio et un bénéfice net de 117,1 mio CHF.

Au niveau des régions, l'Emea, contribuant le plus aux recettes du groupe, a enregistré une avancée de 13% à 244,3 mio CHF. Les ventes en Amériques du Nord ont bondi de 17,9% à 149,2 mio, l'Asie/Pacifique a gagné 23,7% à 93 mio et l'Amérique latine 31,2% à 57,0 mio.

NOUVELLES ACQUISITIONS DANS L'ORTHODONTIE

La division des implants a particulièrement soutenu la croissance du groupe, notamment grâce au produit Roxolid et le succès constant de l'implant Bone Level Tapered (BLT). Ce dernier a enregistré au premier semestre plus d'un quart de toutes les recettes tirées des implants dits "premium".

Les matériaux bio se sont par ailleurs aussi bien développés, appuyés notamment par l'introduction mondiale du portefeuille de produits Botiss.

Le groupe bâlois laisse en outre inchangées ses prévisions pour 2017. Le producteur de dispositifs médico-dentaires vise une croissance organique à deux chiffres et une amélioration de la marge Ebit ajusté.

Straumann a également annoncé qu'il se lançait dans l'orthodontie via des acquisitions et des participations. L'équipementier de l'industrie chirurgico-dentaire a dévoilé ce jeudi le rachat de l'américain ClearCorrect pour environ 150 mio USD. Ce dernier a généré l'année dernière des recettes de 32 mio USD et fabrique des appareils dentaires transparents.

Le groupe bâlois compte gagner des parts "substantielles" dans le marché des appareils dentaires, a indiqué le CEO sans donner plus détail. Ce secteur est dominé par l'entreprise Align détenant environ 75% du marché tandis que CorrectClear avec 2-3% se trouve dans les cinq premiers.

Le groupe bâlois détient désormais 38% de l'espagnol Geniova technologies et une distribution exclusive des produits de cette entreprise. La société rhénane a de surcroît étoffé sa participation de 55% à 100% dans Dental Wings pour 50 mio CAD. Ces emplettes devraient être finalisées d'ici la fin de l'année.

Pour financer ces opérations, Straumann va vendre 400'000 de ses propres actions, soit environ 2,6% des titres en circulation.

A la Bourse suisse, l'action Straumann a eu la faveur des investisseurs. Le titre s'est envolé de 11,3% à 609,50 CHF, dans un SPI en baisse de 0,82% à la clôture de la place zurichoise.

Straumann a généré une croissance organique plus forte qu'attendu, souligne l'analyste Ian Douglas-Pennant d'UBS. Au 2e trimestre, toutes les régions ont progressé au-delà des anticipations, en particulier l'Amérique du Nord qui affiche un bond de 17%. L'établissement bancaire se dit toutefois déçu du fait que Straumann laisse ses objectifs annuels inchangés.

Goldman Sachs met aussi en exergue la robuste croissance organique, mais constate que le bénéfice opérationnel a manqué le coche. L'analyste Veronika Dubajova remet en question la pertinence du rachat américain. Elle estime que le secteur de l'orthodontie engrange des marges inférieures à celles du groupe. La banque d'affaires maintient néanmoins sa recommandation "sell".

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