Zurich (awp) - Le patron du groupe Straumann, Marco Gadola, croit toujours dans un grand potentiel de croissance. Revenant sur l'évolution du fabricant bâlois d'implants dentaires, il rappelle que la situation était tout autre il y a cinq ans lorsqu'il a reprise les rênes de l'entreprise.

"J'ai rejoint le groupe quand il était au plus bas et que tout jouait en notre défaveur, y compris sur le plan conjoncturel", affirme-t-il jeudi dans les colonnes de la Neue Zürcher Zeitung (NZZ). Selon lui, Straumann est parvenu à surmonter la crise ces dernières années moyennant des coupes, l'entrée sur des segments meilleur marché et une mutation de la culture d'entreprise.

Le programme d'économies a été mis en place très rapidement, au risque de peut-être s'avérer trop drastique, reconnaît le patron de Straumann. "Nous sommes aujourd'hui plus diversifiés, disposons d'une plus vaste palette de produits ainsi que d'une offre digitale destinée aux dentistes et aux laboratoires et évoluons dans de nouveaux segments comme les gouttières transparentes de correction dentaire ou la prévention".

La mise en oeuvre de cette stratégie d'expansion a nécessité de sacrifier les marges. "Le plus simple aurait été d'entrer dans le segment non-premium avec des distributeurs, nous aurions alors été rentables de le départ".

Le marché a considérablement changé au cours des dix dernières années. "Il y a aujourd'hui six acteurs principaux qui dominent près de 80% du marché", explique M. Gadola. Revenant sur la consolidation du secteur, il évoque une situation d'oligopole, même si le marché s'est élargi du fait des exigences plus élevées de patients, dont un nombre croissant est en mesure de s'offrir des implants dentaires.

L'attachement de Straumann à la Suisse n'a jamais été remis en question, même en temps de crise. "La marque Straumann signifie la qualité suisse, aussi les implants haut de gamme doivent-ils être réalisés ici. La décision s'est avérée juste et nous sommes parvenus aux limites de nos capacités, nous ne pouvons pas produire plus", a conclu M. Gadola.

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