Dans un communiqué, Saint Louis Sucre précise que les deux sites concernés, à partir de 2020, sont celui d'Eppeville (Somme), qui compte 132 salariés, et celui de Cagny (Calvados), où les effectifs sont de 85 personnes.

"Ce projet répond à la nécessité de s'adapter à la nouvelle donne du marché du sucre : libéralisation du marché européen depuis octobre 2017 avec la suppression des quotas, surproduction à l'échelle mondiale et chute des prix sans précédent sur les marchés mondiaux et européens", note Saint-Louis Sucre.

"Il s'inscrit dans un contexte de pertes de la branche sucre du groupe Südzucker, l'amenant à devoir adapter ses capacités de production à la demande du marché européen." Début janvier, Südzucker, numéro un du raffinage du sucre en Europe, a annoncé une perte au titre du troisième trimestre de son exercice fiscal.

Vers 15h05 GMT, le titre Südzucker cédait 0,90% à 13,28 euros à la Bourse de Francfort, ce qui ramène sa hausse depuis le début de l'année à 17,6% après des pertes de 37,5% en 2018 et de 20,3% en 2017.

"Saint Louis Sucre, lors de précédentes restructurations, a toujours eu la volonté de mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour que chaque collaborateur puisse trouver une solution individuelle", poursuit le groupe.

"L'essentiel des activités de la sucrerie d'Eppeville serait transféré vers les deux établissements de Roye, distants de 25 kilomètres, ce qui se traduirait par un changement du lieu de travail pour 122 salariés d'Eppeville."

En réaction aux annonces faites par Saint Louis Sucre, la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) dit avoir planifié "dans les prochains jours" une rencontre entre son président et les dirigeants de Saint Louis Sucre, ajoutant avoir également demandé à être reçu par le président du Südzucker "dans les plus brefs délais".

Le projet de fermeture des sucreries d'Eppeville et de Cagny "représente 36.000 hectares de betteraves et 500.000 tonnes de sucre soit près de 10 % de la production française", poursuit la CGB, soulignant que "cette décision unilatérale est un coup terrible pour 2.500 planteurs de betteraves".

(Sybille de la Hamaïde et Valérie Parent, Benoit Van Overstraeten pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : London Sugar, Suedzucker AG