Suez abandonne plus de 4% à 13,67 euros, le marché semble juger que le nouveau plan stratégique, baptisé "Shapping Suez 2030" n'est pas de nature "à réveiller la belle endormie" décriée par Amber. En juillet dernier, le fonds activiste, détenteur de 1,9% du capital, avait exhorté l’entreprise à "remettre à plat sa stratégie" pour créer davantage de valeur. Le numéro deux mondial des services à l'environnement assure pourtant que la mise en oeuvre de ce plan se concrétisera par une amélioration tangible de ses résultats dès 2021.

Le groupe vise cette même année un bénéfice par action récurrent de 0,8 euro, contre 0,47 euro en 2018 et une dette nette de 2,8 à 3 fois l'Ebitda, contre 3,2 fois en 2018.

Pour cela, Suez entend renforcer sa sélectivité en matière de croissance organique, notamment à travers une plus grande discipline dans ses investissements et une accélération dans la rotation de son portefeuille pour des activités représentant 15-20% des capitaux employés.

Il prévoit également de réaliser un milliard d'euros d'économies d'ici 2023, dont 35 à 45% contribueront à l'amélioration de sa rentabilité. 45 à 50% de ces économies annuelles seraient matérialisées en 2021.

En conférence de presse, le directeur général Bertand Camus a précisé que le groupe voulait faire passer la part de son chiffre d'affaires réalisé sur les marchés internationaux (hors Union européenne) de 38% à 60%. 

Suez a par ailleurs pour ambition de générer 50% de son chiffre d'affaires avec les clients industriels, contre 41% aujourd'hui.

La société souhaite en outre générer 30% de chiffre d'affaires dans le domaine des Technologies et solutions basées sur les données, contre moins de 20% aujourd'hui.

Jefferies a confirmé sa recommandation Conserver et son objectif de cours de 10,50 euros sur le titre dans le sillage de ces annonces. De prime abord commente le broker, ce plan devrait permettre au groupe de maintenir le dividende à 0,65 euro par action jusqu'en 2021 avec un taux de distribution des bénéfices à 80%.

Une perspective sans doute jugée décevante par le marché qui espérait l'annonce d'une hausse d'un dividende resté stable depuis l'introduction en Bourse du groupe en 2008.