Paris (awp/afp) - Suez a vu son chiffre d'affaires et sa performance opérationnelle progresser sur les neuf premiers mois de l'année, disant même mardi avoir enregistré son meilleur troisième trimestre en 7 ans, tiré par l'activité eau de General Electric, rachetée l'an dernier, et ses économies de coûts.

"En termes d'activité (en organique), le troisième trimestre 2018 est même le meilleur trimestre de Suez depuis 7 ans", a souligné le directeur financier, Jean-Marc Boursier, lors d'une conférence téléphonique, affirmant donc anticiper la fin de 2018 "avec une grande sérénité".

Entre janvier et septembre, le groupe de gestion de l'eau et des déchets a engrangé un chiffre d'affaires de 12,69 milliards d'euros, en hausse de 12,3% en données publiées et légèrement supérieur aux attentes des analystes, pour un bénéfice opérationnel (Ebit) en hausse de près de 4% à 963 millions d'euros.

Les tendances observées depuis le début de l'année se sont confirmées, avec les bons résultats de la division WTS (Water Technologies Solutions), créée l'an dernier après le rachat de GE Water. Cette division, qui regroupe notamment les services de l'eau pour les clients industriels, a vu son chiffre d'affaires croître de 6,9% (en données pro forma) et ses commandes de 14% sur la période.

Les synergies attendues de cette acquisition sont "en avance" sur le plan initial, a encore noté M. Boursier, avec l'objectif annuel de 30 millions de dollars finalement atteint en 9 mois. Et le groupe a déjà sécurisé "plus de 50 millions de dollars" de synergies pour l'an prochain, là encore au-dessus de l'objectif visé.

Les branches Eau Europe et International sont également en croissance, grâce à l'amélioration des volumes vendus en France et aux performances dans les autres régions, excepté dans la zone Afrique/Moyen Orient/Inde affectée par des fins de contrats.

La branche Recyclage et Valorisation Europe a, elle, été soutenue par l'augmentation des volumes de déchets traités, qui a compensé la pression sur les prix de certaines matières premières recyclées, en premier lieu le papier et le carton. Ce segment est pénalisé par la décision chinoise de réduire ses importations de déchets.

L'impact de ces baisses de prix, tout comme une évolution de sa fiscalité aux Etats-Unis, ont pesé sur les marges, en léger recul sur neuf mois.

contrats en Amérique latine

Le groupe souligne aussi globalement son "dynamisme commercial", avec de nombreux contrats engrangés ces derniers mois, en France (environ un milliard de revenus cumulés sur plusieurs années) et à l'international.

Mardi, Suez a annoncé le gain récent de 19 contrats en Amérique latine (Equateur, Colombie, Brésil, Mexique et Costa Rica), pour un montant global non précisé. Il réalise déjà dans cette région 7% de son chiffre d'affaires.

"Les incertitudes liées à l'avertissement sur résultats de janvier dernier (du fait de dépenses imprévues et de la situation en Catalogne, ndlr) s'estompent peu à peu", ont estimé les analystes de Bryan Garnier, jugeant la performance "solide".

L'action Suez prenait 2,05% à 12,70 euros à l'ouverture de la Bourse de Paris, dans un marché en petite hausse.

Depuis le début de l'année, la performance opérationnelle a également bénéficié à hauteur de 146 millions d'euros du plan de réduction de coûts mené par le groupe, et qui vise au total 200 millions d'euros d'économies.

Suez a également lancé il y a deux ans des plans de départs volontaires en France (550 départs attendus d'ici début 2020) et en Espagne (270 départs prévus).

A changes constants, l'activité globale a progressé de 15,8% et le bénéfice opérationnel (hors impact de l'allocation du prix d'acquisition de GE Water) est en hausse de 13,3%, en avance sur les objectifs annuels du groupe.

Suez a confirmé ces derniers: il table toujours sur un chiffre d'affaires en croissance de 9% à changes constants, et un bénéfice opérationnel en hausse de 10% à changes constants et avant l'effet d'allocation comptable du prix d'acquisition de GE Water.

afp/jh