Zurich (awp) - Le conglomérat industriel Sulzer a enregistré sur les six premiers mois de l'année une accélération de la demande pour ses produits, assortie d'une croissance marquée des recettes. Invoquant une demande soutenue et les récentes reprises, la direction relève ses propres jalons pour l'ensemble de l'exercice.

Les entrées de commandes ont progressé de 7,3% sur un an à 1,93 milliard de francs suisses et le chiffre d'affaires s'est étoffé de 11,5% à 1,77 milliard.

L'excédent d'exploitation (Ebita) a décollé de 13,6% pour atteindre 158,8 millions de francs suisses, alors que le bénéfice net attribuable aux actionnaires a enflé de 10,2% à 65,1 millions, égraine le compte-rendu financier intermédiaire publié mercredi.

L'importante division Pumps and equipments a étoffé sa contribution aux ventes de 16% à 690,3 millions de francs suisses, sous l'effet de la poursuite du rétablissement dans les hydrocarbures et surtout de commandes exceptionnelles placées au Moyen-Orient pour 42 millions. Rotating equipments a étoffé son chiffre d'affaires de plus de 12% à 561,4 millions et Chemtech de 13,5% à 303,8 millions.

Les revenus d'Applicator systems en revanche se sont érodés de près de 5% et sa rentabilité opérationnelle s'est effondrée de plus de moitié. Vontobel pointe du doigt à ce sujet des frais de restructuration élevés pour la fermeture d'un site.

La rentabilité opérationnelle manque de peu le coche du consensus AWP, tandis que le bénéfice net s'inscrit loin en dessous des 73 millions pronostiqués en moyenne. Chiffre d'affaires et entrées de commandes par contre comblent largement les attentes.

Confiant mais pas immunisé

Soulignant ne pas être à l'abri des aléas conjoncturels qui secouent certains marchés à l'échelle de la planète, la multinationale ne perçoit pour l'heure aucun signe de ralentissement pour la marche de ses principales affaires.

Certains prémices laissent entrevoir un accès de faiblesse sur certains débouchés spécifiques, a toutefois reconnu en conférence téléphonique le directeur général Grégoire Poux-Guillaume.

La robustesse de la demande, couplée aux contributions prévues des deux dernières acquisitions de Sulzer - l'américain GTS Technology avec ses 48 millions de francs suisses de recettes et l'écossais Alba Power avec ses 44 millions en 2018 - permettent à la direction d'étoffer ses ambitions pour l'ensemble de l'exercice.

Hors effets de changes les entrées de commandes doivent désormais progresser de 7 à 9%, contre 3 à 5% précédemment. La croissance des revenus doit s'établir entre 6 et 9%, contre 2 à 5%. La barre a été fixée "autour de 10%" pour la marge Ebita.

La société winterthouroise se félicite au passage d'avoir réalisé dès la mi-parcours son objectif d'économies de 10 millions fixé pour l'ensemble de l'exercice. L'objectif final de 240 millions d'allègements de coûts devrait ainsi être dépassé de peu d'ici la fin de l'année.

Baader Helvea salue tout particulièrement la poursuite du rétablissement des activités dans les pompes et accessoires destinés aux hydrocarbures. Le courtier genevois calcule que le groupe pourra se permettre de lever le pied sur la seconde moitié de l'année sans mettre en péril ses objectifs fraîchement relevés.

Sulzer dispose de suffisamment de marge de manoeuvre pour assouvir des velléités d'acquisitions, même après ses récents rachats, note de son côté Vontobel au regard de l'endettement du groupe.

Plus critique, la Banque cantonale de Zurich pointe des frais de restructuration élevés dans la petite subdivision Application systems, qui ont freiné la rentabilité.

A la Bourse suisse, l'action Sulzer a terminé en repli de 0,6% à 106,60 francs suisses, quasiment autant que son indice de référence SPI (-0,48%).

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