Zurich (awp) - Sulzer s'apprête à affronter le gros temps. Le conglomérat industriel a plus ou moins été épargné par le coronavirus au premier trimestre. L'impact est attendu pour le deuxième partiel. Les difficultés ont incité le groupe winterthourois à économiser, mais pas sur le dividende.

De janvier à mars, les entrées de commandes ont crû organiquement de 3,2% sur un an à 993,8 millions de francs suisses, indique mardi Sulzer, qui revendique un carnet d'ordres "solide" de 1,93 milliard de francs suisses, dont la grande majorité (80%) sera réalisé en 2020. Corrigées des effets de change, les nouvelles commandes ont gonflé de 6,5%.

Le niveau des entrées de commandes dépasse les prévisions du consensus AWP, qui attendait 948,3 millions. L'unité Applicator Systems est dans la cible avec 114,4 millions (-3,0%). Les divisions Pump Equipment avec 381,7 millions (+4,5% organique), Rotating Equipment avec 331,7 millions (+12,7%) et Chemtech avec 166,1 millions (-12,2%) dépassent les attentes.

Sulzer donne également un aperçu de l'évolution des ventes, qui se sont tassées organiquement de 4,3% entre janvier et mars. En incluant les acquisitions, un recul de 2,2% est enregistré, causé par les fermetures de sites temporaires en Chine et en Inde.

L'impact du coronavirus devrait se faire sentir au deuxième trimestre, explique le conglomérat dans son communiqué. Les dépenses d'investissements de l'industrie du pétrole, important débouché pour Sulzer, devraient reculer en raison de la chute des cours de l'or noir. Les effets de la crise sur l'économie globale vont également affecter la marche des affaires.

Faiblement cyclique

Afin de faire face à la situation, le groupe annonce une réduction de 60 millions de ses propres dépenses d'investissement et une coupe de 60 millions également pour les dépenses d'exploitation. Les capacités de l'activité énergies ont été réduites d'un tiers.

Face aux incertitudes liées au coronavirus, la direction a décidé de biffer les objectifs 2020. Un redressement rapide est néanmoins attendu, puisque les deux tiers des activités ne sont que légèrement cycliques.

En Chine, un pays où Sulzer génère environ 12% de son volume d'affaires et où l'effet du coronavirus s'est révélé important en début d'année, un rebond a déjà été amorcé en mars et se poursuit en avril. "Nos cinq usines en Chine sont à nouveau ouvertes, avec une utilisation des capacités entre 95 et 100 pour cent", a expliqué le directeur général Grégoire Poux-Guillaume lors d'une téléconférence.

Le dividende de 4 francs suisses par action au titre de 2019 est maintenu, grâce au bilan "solide" de Sulzer.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) semble confiante quant à la résilience de Sulzer face à la tempête qui s'annonce. Le niveau de liquidités de 1,1 milliard, les facilités de crédit de 0,5 milliard et un carnet de commandes de 1,9 milliard constituent autant de signes encourageants.

L'analyste Armin Rechberger déplore des perspectives floues, mais se console par les mesures prises par la direction pour amortir le choc. Pour 2020, la ZKB table sur une baisse des entrées de commandes 10,5% et des ventes de 9,2%.

Baader Helvea a revu ses estimations après la publication trimestrielle, rabotant de 3% les prévisions d'entrées de commandes et 0-1% celles des ventes pour la période 2020-2021. L'objectif de cours a été rogné à 135 francs suisses, contre 140 précédemment. Le courtier genevois recommande toujours l'action à l'achat.

Malgré une ouverture favorable, le titre Sulzer ne parvenait à pas à se tenir au-dessus de la ligne de flottaison. A 13h25, l'action perdait 0,5% à 61,90 francs suisses, dans un SPI en recul de 1,61%.

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