L'IRAN MET EN GARDE CONTRE UN CONFLIT "INCONTRÔLABLE" DANS LE GOLFE

DUBAI/WASHINGTON - Donald Trump a joué l'apaisement dimanche en assurant qu'il ne cherchait pas une guerre contre l'Iran, dont un général a déclaré qu'un conflit dans le Golfe pourrait se propager de manière incontrôlable et mettre en danger la vie de militaires américains.

"Je ne cherche pas la guerre", a assuré le président américain dans une interview accordée à la chaîne NBC, diffusée dimanche, à la veille de l'entrée en vigueur de nouvelles sanctions américaines contre Téhéran.

Tout en annonçant de nouvelles sanctions, Donald Trump avait dit aussi, samedi, qu'il souhaitait conclure un accord avec Téhéran pour que l'économie iranienne puisse sortir du marasme, ce qui traduirait de sa part une volonté de désamorcer la tension au terme d'une semaine marquée par le tir iranien qui a abattu un drone américain et par une opération militaire américaine interrompue in extremis.

Dimanche, il a dit à NBC qu'à son avis, l'Iran souhaitait négocier et conclure un accord, et n'avait pas cherché à le provoquer en détruisant en vol un drone américain cette semaine.

"Je pense qu'ils (les Iraniens) veulent négocier. Et je crois qu'ils veulent conclure un accord. Et mon accord concerne le nucléaire. Regardez, ils n'auront pas d'armes nucléaires. Je ne crois pas qu'ils aiment la situation dans laquelle ils se retrouvent. Leur économie est complètement à genoux", a estimé Donald Trump.

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LE PLAN KUSHNER SUSCITE UN LARGE REJET DANS LE MONDE ARABE

RYAD/AMMAN/LE CAIRE - L'approche retenue par l'administration Trump pour obtenir la paix au Proche-Orient, consistant à privilégier l'économie aux dépens du politique, est accueillie par le rejet ou l'exaspération dans le monde arabe, même si les alliés de Washington dans le Golfe pensent qu'il est souhaitable de lui donner une chance.

Le plan vise à dégager 50 milliards de dollars d'investissements sur dix ans pour stimuler l'économie des territoires, dans l'idée d'obtenir la paix par la prospérité.

Le projet sera présenté officiellement par son concepteur, Jared Kushner, gendre et conseiller de Donald Trump, lors d'une réunion à Manama, capitale de Bahreïn, mardi et mercredi.

La Maison blanche en a dévoilé les détails samedi.

"Nous n'avons pas besoin de la réunion de Bahreïn pour construire notre pays, nous avons besoin de paix, et la séquence de ce plan - une relance économique suivie de la paix - est irréaliste et illusoire", a déclaré le ministre palestinien des Finances Choukri Bichara dimanche.

L'absence de proposition politique, que Washington promet pour une deuxième phase d'ici l'automne, est non seulement déplorée par les Palestiniens mais par l'ensemble des pays arabes avec lesquels Israël cherche à normaliser ses relations.

Du Soudan au Koweït, les commentateurs dénoncent le projet Kushner dans les mêmes termes: "énorme perte de temps", "voué à l'échec", "mort-né".

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LE CANDIDAT DE L'OPPOSITION LAÏQUE EN TÊTE À ISTANBUL

ISTANBUL - Le candidat du camp laïque, Ekrem Imamoglu, est en tête de l'élection municipale d'Istanbul avec 53,6%, après dépouillement de 94,5% des bulletins de vote, selon la chaîne CNN-Türk.

Imamoglu était en lice sous les couleurs du Parti républicain du peuple (CHP, opposition).

Son adversaire Binali Yildirim, candidat de l'AKP, la formation islamo-conservatrice au pouvoir en Turquie, a reconnu qu'il était en tête et l'a félicité.

Les électeurs étaient invités à revoter dimanche à Istanbul après l'annulation du scrutin municipal du 31 mars remporté par Imamoglu, mais que l'AKP avait fait annuler en invoquant des irrégularités.

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NOUAKCHOTT - Le gouvernement mauritanien a proclamé dimanche la victoire du candidat du parti au pouvoir, Mohamed Ould Ghazouani, à l'élection présidentielle de samedi, mais des candidats de l'opposition ont dit vouloir contester les résultats s'il est officiellement proclamé vainqueur dès ce premier tour.

Ghazouani, ancien ministre de la Défense, est crédité de 50,41% des voix après dépouillement de plus de la moitié des bulletins de vote, reléguant ses rivaux loin derrière.

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LE CHEF DE L'ARMÉE ÉTHIOPIENNE TUÉ LORS D'UNE TENTATIVE DE PUTSCH

ADDIS-ABEBA - Le chef d'état-major de l'armée éthiopienne et le président de l'Etat d'Amhara, situé au nord de la capitale Addis-Abeba, ont été tués dans deux attaques distinctes, samedi lors d'une tentative de coup de force menée par un général, ont annoncé dimanche les autorités.

Le président de l'Etat d'Amhara, Ambachew Mekonnen, et un proche conseiller ont été tués par balles et le procureur général de cet Etat a été blessé samedi soir dans la capitale de l'Amhara, Bahir Dar, à 500 km au nord-ouest d'Addis-Abeba, selon les services du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed.

Le même soir, au cours d'une attaque à Addis-Abeba liée aux événements dans l'Etat d'Amhara, le chef d'état-major des forces armées, le général Seare Mekonnen, et un général en retraite ont été abattus au domicile de Seare. L'auteur de ces assassinats est un garde du corps du général Seare.

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AFFRONTEMENTS ENTRE DJIHADISTES ET ARMÉE PRÈS DU LAC TCHAD

ABUJA - La Force multinationale mixte (FMM) de lutte contre Boko Haram a annoncé avoir tué vendredi 42 combattants djihadistes dans la région du lac Tchad, "infligeant à l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest ses plus lourdes pertes depuis six mois".

Dans un communiqué diffusé samedi soir, la FMM - qui comprend des soldats du Nigeria, du Niger, du Tchad et du Cameroun - a déclaré que les insurgés avaient été "neutralisés" lors d'une opération sur et autour de l'île de Doron Naira.

Ella a ajouté qu'un soldat tchadien avait été tué et que 10 autres militaires avaient été blessés.

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IMPORTANTE MANIFESTATION À PRAGUE CONTRE ANDREJ BABIS

PRAGUE - Des dizaines de milliers de Tchèques ont pris part dimanche après-midi à une manifestation dans Prague en faveur d'une démission du Premier ministre, Andrej Babis, dans le collimateur de la justice.

Ce rassemblement, dans le parc de Letna, est le point d'orgue d'une série de manifestations dirigées contre Andrej Babis, qui est sous le coup d'enquêtes pour fraude et conflits d'intérêt présumés.

Les organisateurs ont dit penser que 250.000 personnes étaient rassemblés pour cette manifestation, qui a attiré des participants venus de tout le pays et a débuté aux alentours de 16h30 locales (14h30 GMT).

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MÉLENCHON ANNONCE UNE RÉORGANISATION DE LFI

PARIS - Le dirigeant de la France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, fragilisé par son revers aux élections européennes, a annoncé dimanche une réorganisation du mouvement et promis de prendre du recul, tout en confirmant une ligne d'opposition radicale à Emmanuel Macron et son gouvernement.

LFI avait réuni à Paris une "Assemblée représentative" pour tirer les leçons de cet échec (6,31% des suffrages au lieu de 19,58% au premier tour de l'élection présidentielle de 2017 pour Jean-Luc Mélenchon).

"Une page est en train de se tourner (...), la fin du cycle de la période de l'élection présidentielle", a-t-il déclaré dans son discours de clôture d'un week-end de débats.

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CARREFOUR CÈDE LE CONTRÔLE DE SA FILIALE EN CHINE

PARIS - Carrefour, numéro un de la distribution en Europe, a annoncé dimanche la vente d'une participation de contrôle de sa filiale en Chine, déficitaire, au groupe chinois Suning.com .

L'opération en numéraire porte sur une cession de 80% de Carrefour China à Suning.com et ce sur la base d'une valeur d'entreprise de 1,4 milliard d'euros, ajoute le distributeur dans un communiqué.

Le groupe français conservera 20% des actions du futur ensemble et deux sièges sur sept au conseil de surveillance de Carrefour Chine.

La transaction devrait être bouclée à la fin de l'année, sous réserve du feu vert des autorités chinoises de la concurrence.