Zurich (awp) - Eric Tveter, directeur général d'UPC vient alimenter les rumeurs de fusions sur le marché suisse des télécommunications. Le patron du premier opérateur de réseaux câblés helvétique juge sensée une consolidation d'un secteur comptant quatre fournisseurs complets.

"Si UPC reste bien positionné pour poursuivre seul son activité, nous examinons aussi les options stratégiques", qui pourraient s'offrir, déclare M. Tveter dans un interview publiée vendredi dans le magazine Bilanz. Depuis plusieurs mois, les spéculations quant à une fusion d'UPC avec le numéro deux helvétique du secteur Sunrise ou le Vaudois Salt. Nombre d'observateurs et analystes jugent probable un tel scénario, tout particulièrement avec Sunrise.

Reste que du côté de l'opérateur zurichois, la question n'est visiblement pas à l'ordre du jour. Encore en mars dernier, Olaf Swantee, directeur général de Sunrise, avait confié à AWP qu'aucune discussion n'était en cours avec Liberty Global, le géant britannique qui contrôle UPC.

Cependant, depuis mai dernier, la question se présente un peu différemment, Liberty Global ayant cédé au britannique Vodafone ses affaires dans les réseaux câblés en Allemagne, en Hongrie, en République tchèque et en Roumanie, pour 18,4 milliards d'euros (20,6 milliards de francs suisses au cours actuel). Auparavant, la multinationale sise à Londres et cotée au Nasdaq, avait vendu sa filiale autrichienne, laquelle était dirigée en commun avec UPC par M. Tveter.

Freenet intéressé à vendre

Désormais, UPC se trouve un peu plus isolé au sein des activités européennes de Liberty Global, alimentant encore un peu plus les rumeurs de fusions. En juin, Joachim Preisig, le responsable des finances de l'opérateur allemand Freenet, lequel détient près d'un quart des actions de Sunrise (24,6%) s'est dit ouvert à la vente de cette participation. "Nous sommes opportunistes. Si quelqu'un s'intéresse à Sunrise, qu'il vienne nous parler", avait-il déclaré.

Freenet n'a pas caché que son entrée dans le capital-actions de Sunrise était liée à une éventuelle consolidation du marché helvétique. "Sunrise représente une participation financière, avec l'aide de laquelle nous souhaitons nous rendre moins dépendant du marché allemand", avait expliqué M. Preisig. "Le fait qu'une consolidation du marché suisse pourrait intervenir a aussi joué un rôle, selon le responsable.

"Au final, l'objectif reste de maximiser les profits pour nos actionnaires", avait poursuivi M. Preisig. Selon ce dernier, Freenet dispose de trois options: "soit nous restons, soit nous vendons ou nous étoffons notre participation".

Mais pour l'heure, Liberty Global dispose encore d'une belle présence en Europe. Outre la Suisse, le groupe américain est actif en Belgique, en Grande-Bretagne, en Irlande, en Slovaquie et en Pologne ainsi qu'aux Pays-Bas avec l'entreprise commune Vodafone/Ziggo. Il fournit ainsi pas moins de 28 millions de ménages, contre plus de 45 millions avant la cession de ses affaires en Allemagne, en Hongrie, en République tchèque et en Roumanie.

La cession des activités en Europe centrale explique aussi le départ d'Eric Tveter de la direction d'UPC, après avoir oeuvré neuf ans à sa tête. A l'avenir, l'Américain, auquel succèdera dès samedi Severina Pascu à la direction du câblo-opérateur établi à Zurich, se concentrera sur les questions stratégiques en tant que président du conseil d'administration d'UPC, tout en restant aux commandes de cinq unités d'Europe de l'Est.

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