Zurich (awp) - Après l'engagement pris en début de semaine par la maison-mère d'UPC, Liberty Global, d'entrer au capital de Sunrise dans le cadre du rachat de sa filiale, le directeur général (CEO) de l'opérateur de télécoms zurichois, Olaf Swantee, ne s'attend plus à de nouvelles concessions de la part du groupe américano-britannique.

"Nous tiendrons dans une semaine l'assemblée générale extraordinaire au cours de laquelle se déroulera le vote sur le financement de la transaction à 6,3 milliards", a rappelé le chef de Sunrise mardi à Zurich en marge du Huawei-5G-Forum. "Je n'attends plus à aucun autre geste de Liberty d'ici-là", a-t-il ajouté.

La veille, Liberty avait indiqué son soutien à hauteur de 500 millions de francs suisses à une hausse de capital de Sunrise jusqu'à concurrence de 2,8 milliards, pour financer le rachat d'UPC Suisse. En cas de succès, la multinationale détiendrait 7,8% de l'opérateur zurichois.

Pour le chef de Sunrise, c'est un "clair signal de la confiance de Liberty dans la fusion, la technologie des réseaux câblés et l'entreprise". Le soutien de la maison-mère d'UPC est une réaction à la posture du cabinet de conseil aux investisseurs ISS, qui s'était exprimé contre la transaction.

ISS avait critiqué le prix d'achat de 6,3 milliards de francs suisses comme trop élevé et recommandé de refuser l'augmentation de capital proposée, étayant ainsi la position du principal actionnaire de Sunrise, l'allemand Freenet, qui détient 24,5% des parts du numéro deux helvétique des télécoms.

Lors de l'assemblée générale convoquée pour le 23 octobre, Sunrise aura besoin de plus de la moitié des voix pour mener à bien son opération. Le risque de voir celle-ci échouer est concret si Freenet et d'autres actionnaires votent contre, dans la mesure où le taux de participation ces dernières années a oscillé entre 62 et 67%.

Interrogé sur le nombre de voix acquises à sa cause, Olaf Swantee a botté en touche, affirmant qu'il est "difficile à l'heure actuelle de faire des pronostics".

Revenant sur l'argumentaire des opposants, le dirigeant a jugé "absurde" de croire que la technologie de communication mobile de dernière génération (5G) pouvait remplacer le réseau câblé d'UPC, dont la vitesse peut atteindre 1 gigabit par seconde (Gbit/s). Il a également rappelé que la couverture de la 5G à l'intérieur des bâtiments n'était pas aisée.

A la question de savoir s'il démissionnerait en cas d'échec de la transaction, le patron de Sunrise est resté sibyllin. "Ce ne sont pas mes réflexions prioritaires, maintenant il s'agit de Sunrise, je ne m'inquiète pas pour l'heure de mon propre job".

Selon lui, l'échec du rachat d'UPC serait une occasion manquée pour le public suisse, et laisserait le leader Swisscom sans concurrence digne de ce nom.

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