Zurich (awp) - Le président du conseil d'administration de Sunrise Peter Kurer, qui a annoncé la semaine passée qu'il ne se représenterait pas lors de la prochaine assemblée générale, partira à la retraite. Il estime être trop âgé pour jouer encore une fois un rôle important dans un grand groupe, a-t-il déclaré au SonntagsBlick.

M. Kurer a donné trois raisons pour expliquer sa décision d'abandonner le poste de président du conseil d'administration. Premièrement, à son âge, il n'aurait de toute façon pas continué encore longtemps. Deuxièmement, il était profondément convaincu de la justesse de la reprise d'UPC Suisse. Comme les actionnaires en ont décidé autrement, il est dont temps de laisser la place.

Enfin, troisièmement, il est important que des changements aient lieu au niveau du personnel. Le projet de rachat d'UPC a suscité de vives controverses au sein du groupe Sunrise et il faut maintenant que le calme revienne.

Pour rappel, le projet de rachat d'UPC suisse pour 6,3 milliards de francs suisses annoncé en février dernier avait suscité une vive opposition des gros actionnaires de Sunrise. Vendredi passé, tirant les conséquence de l'échec du projet, le directeur général Olaf Swantee a annoncé son départ avec effet immédiat. Le vice-président du conseil d'administration Peter Schöpfer a lui aussi indiqué qu'il ne solliciterait pas le renouvellement de son mandat lors de la prochaine assemblée générale.

Dans l'interview, M. Kurer revient sur sa carrière au sein de l'économie suisse. Ses plus gros succès auront été la fusion de BBC et Asea en ABB et la naissance de Novartis. La période au sein d'UBS lors du boom de la banque d'investissement aura été passionnante, "mais a débouché sur une grosse crise".

Alors qu'il était chef juriste au sein de la banque aux trois clés, celle-ci a aidé des clients américains à frauder le fisc. C'était une affaire malheureuse dans laquelle M. Kurer n'a pas été impliqué directement, a-t-il affirmé.

A l'époque, on n'a pas vu que le modèle de base de la banque privée, à savoir les affaires transfrontalières, n'était plus toléré. Les juristes ont répété plusieurs fois que cela comportait des risques.

Par la suite, M. Kurer a pris la présidence d'UBS et il était là lorsque la Confédération a dû sauver la grande banque. Par la suite, on a prêté à M. Kurer d'avoir dit que cette aide n'aurait pas été nécessaire. "J'ai été mal cité, de disais qu'à l'époque, cette aide était correcte. Avec le recul toutefois, on aurait aussi pu s'en sortir sans l'aide de l'état.

Si l'affaire UBS n'a pas suscité de comportement agressif à son égard, le dossier Swissair lui a grandement nui. Lors du grounding de la compagnie aérienne, M. Kurer représentait l'UBS. Il estime que le fait que quelques-uns font aujourd'hui encore comme si UBS était responsable du grounding frise la manipulation de l'histoire. Les dirigeants de Swissair sont responsables de sa mort. On a souvent tendance à l'ignorer et à ne faire aucune différence.

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